Arts vivants – Meimuna, la cigale qui chante ses fables
Le 23 novembre à la Bibliothèque de Pully
Ecouter Meimuna, c’est faire un doux voyage dans une poésie sensible où les voix se mêlent et s’entremêlent pour nous présenter des créatures mystérieuses et des paysages grandioses.
Axelle Kaeser et Nara Clerc | Le projet Meimuna a débuté en 2016, quand la valaisanne Cyrielle Formaz écrit et produit ses premières chansons, dans sa chambre, « toute seule avec mes petits outils ».
Elle envoie une de ces chansons à la Demotape Clinic de Zurich, un concours de musique permettant à des jeunes artistes de rendre leur projet visible. Elle remporte ce concours et signe alors avec le label Radicalis, lançant Meimuna sous les projecteurs.
Avec une mère musicienne et un père illustrateur, elle est plongée très tôt dans les arts. « Le visuel et le musical m’ont
toujours passionnée » nous raconte l’artiste, qui non contente de composer, produire et mixer sa musique, a également illustré les couvertures de ses six EPs.
Son souci du détail et son perfectionnisme l’ont poussée à apprendre les aspects techniques du métier en autodidacte, ce qui lui a permis de créer avec précision l’atmosphère qui englobe tous les aspects de son projet. « L’univers sonore, sensoriel, les images qu’il y a dans mes textes, dans ma musique et les images visuelles. Tout ça consiste à créer comme un petit univers, un petit monde qui me ressemble à 100 %. »
Cependant, Meimuna n’est plus tout à fait un projet solo. Aujourd’hui, quand on la voit sur scène accompagnée d’un, de cinq ou de douze autres musicien-nes et chanteur-se-s, elle présente le groupe « on est Meimuna ». Alors, c’est un son riche et puissant qui nous prend et qui nous fait frissonner et vibrer quand elles entonnent La Tristesse Du Diable. Les voix se mêlent en harmonies avec les guitares classiques, électriques et barytons, et le synthétiseur basse, dans une danse douce et intime.
Meimuna nous emmène à la rencontre des animaux de leur bestiaire, Le Grand Cormoran, Les Oiseaux de Paradis, la cigale Meimuna, et nous traversons alors l’océan et les tempêtes au gré des lumières colorées qui se reflètent sur le corps des guitares.
Cet instant magique vécu ensemble est le fruit d’une longue quête. En effet, à ses débuts sur scène, Cyrielle Formaz est déçue de devoir abandonner la perfection qu’elle recherche en studio. Puis, privée de concerts par le COVID-19, elle comprend alors leur importance : « ce sont les seuls moments où en fait tu peux partager tout ce que tu as fait dans ta chambre toute seule avec les gens qui t’accompagnent sur scène mais aussi le public ». Elle revient avec une autre approche, accompagnée en plus grand nombre, en racontant ses histoires, et en embrassant l’imperfection de l’instant « il y a des petites erreurs, des sourires, des larmes, des pertes de contrôles. C’est ça qui rend le live chouette ».
Meimuna se décline alors en plusieurs formules. Un duo à deux guitares et deux voix (que nous retrouverons le 23 novembre à Pully), le sextet auquel nous avons assisté en mai à l’Echandole (Yverdon), et le format orchestral où Cyrielle Formaz est accompagnée de douze musicien.ne.s. « Ce que j’adore avec la musique c’est le côté humain et le partage ». Des combinaison puissante où les voix vibrent à l’unisson et se soutiennent, alors une beauté apaisante ressort de la mélancolie des chansons, et on se dit que tout va bien. Cyrielle Formaz nous parle de cette expérience : « j’adore les harmonies, quand les choses se mélangent, et c’est trop beau d’être avec les copines sur scène. »
Elle nous révèle qu’elle prépare son premier album, un album qui parle de la fin du monde. Inspirée par le livre La Route et les films post-apocalyptiques, elle remarque que ces histoires semblent aujourd’hui plus réelles qu’elles ne pouvaient l’être il y a quinze ans. « J’essaie d’en faire quelque chose de lumineux quand même, […] j’aimerais qu’on en ressorte avec de la lumière et de l’espoir et un sentiment de beauté, d’harmonie, d’apaisement. Tout l’enjeu est de parler de choses un peu tristes mais de garder espoir. »
Article rédigé par Quatrième Mur, agence de presse spécialisée dans les arts de la scène.
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Concert de Meimuna à la Bibliothèque de Pully le 23 novembre, à 19h