Aran – Touchés par la grâce…
Nouvelle maison pour la Fondation de Villette
Didier Grobet | Les habitants de Bourg-en-Lavaux ont eu, courant août, la belle surprise de se voir convier (sur inscriptions, jauge à 500 inscrits atteinte en quelques jours) à un jour de fête à Aran réunissant, excusez du peu, Stephan Eicher, Mario Batkovic (prix de musique suisse 2023), Officina Zoè, la Lyre de Lavaux et bien d’autres encore. Il n’en fallait pas plus pour que la rédaction demande aux initiateurs de quoi il retournait.
Grâce au contact facilité par Jean-Yves Cavin, municipal et directeur du Cully Jazz associé à l’organisation de la fête, nous avons pu nous entretenir avec les deux co-présidents de la Fondation de Villette, France et Thierry Lombard, représentant leur Conseil de Fondation à l’origine de la fête.
La Fondation de Villette est une fondation née en 2018 dont le siège est à Conches (GE) et qui n’a, clin d’œil de la vie, aucun lien avec le bourg de Villette situé à une portée de vignes d’Aran. La fondation a pour objet de protéger et préserver le patrimoine bâti historique, entre autres le Domaine de Villette, important domaine agricole à Genève et de soutenir divers engagements philanthropiques, qu’ils soient de nature culturel, scientifique, formatrice, humanitaire ou social. Ce vaste éventail lui a permis d’associer au Conseil de la Fondation des personnalités de premier plan : Patrick Aebischer, Stefan Eicher, Yves Daccord et Damien Tappy, tous liés d’amitié avec France et Thierry Lombard.
Touchés par la grâce quand ils ont découvert, il y a plusieurs années, la petite maison vigneronne surplombant Aran et Lavaux, bien connue de tous les habitants du coin, les membres du Conseil ont accepté le chemin de croix permettant de transformer un rêve en réalité : acquérir cette maison, alors à l’abandon, pour la transformer dans le strict respect du lieu et de son environnement en un espace de créativité et de réflexion unique en son genre.
Avec l’appui inconditionnel de sa femme et du Conseil, Thierry a d’abord mis quelques années pour acquérir le bien puis presqu’autant de temps pour obtenir une autorisation de construire lui permettant de donner toute sa valeur à ce site unique : ce sera désormais une maison abritant et inspirant durant quelques mois (deux à trois ans au maximum) des artistes, des scientifiques, des chercheurs, des créatifs ayant des projets que « l’esprit du lieu et de Lavaux » pourrait porter haut et loin.
Le premier habitant dès cet automne (nom connu de la rédaction) est un (e) artiste connu (e) internationalement. Charge à elle/lui de donner l’exemple avec une première contribution au monde meilleur que la fondation appelle de ses vœux.
Conscient que l’arrivée d’une fondation genevoise en terre de Lavaux pouvait être reçue avec une prudence bien vaudoise par certains, le Conseil de la Fondation a tout de suite souhaité établir des ponts avec la commune et la population. Avec l’appui logistique du Cully jazz et du caveau des vignerons, la fête du 9 septembre (Madame Lombard regrette infiniment qu’il n’y ait pas la possibilité d’accueillir plus des cinq cents habitants déjà inscrits, le lieu ne le permettant pas) sera le symbole de cette arrivée ambitieuse mais dénuée de toute arrogance. Si la Fondation a effectivement l’ambition de profiter de l’esprit d’Aran, de sa grâce, pour espérer pour les décennies à venir des petits miracles de création, elle vient aussi en « nouveau voisin » qui s’attachera à s’intégrer au mieux à la communauté existante.
Les membres du Conseil seront présents à la fête ce samedi et auront grand plaisir à échanger en toute convivialité avec la population de Bourg-en-Lavaux tout en partageant le temps d’une journée inoubliable le site magique d’Aran.
« Lavaux est l’illustration même d’un lieu unique préservé où la beauté du monde parle au cœur » concluent les deux co-présidents d’une fondation qui investit de manière évidente avec le cœur au ventre, si le lecteur me pardonne l’expression.