Samedi 24 septembre dès 17h, la salle des Mariadoules à Aran accueillait un aréopage de passionnés de lecture et de plumes, reconnues ou en devenir, pour la cérémonie de remise des prix du concours littéraire du « Polar de la Rive » lancé pour la première fois par Christian Dick, Sabine Dormond et Olivier Chapuis.

Donner une chance à un texte d’être publié

Gil. Colliard | En cette fin d’après-midi, la grande baie vitrée offrait une vue magnifique sur les rayons du soleil se miroitant dans le lac, ajoutant une certaine sérénité à l’assemblée attentive venue découvrir le résultat de ce premier concours, dû à la volonté de Christian Dick, bien connu dans nos pages pour ses chroniques relatives à la voile et écrivain confirmé, de donner une chance à un auteur d’être publié. « Participant à des associations littéraires, j’ai constaté que dans notre région, nous avons des plumes remarquables qui ne sont pas éditées. Aussi, l’idée m’est venue d’organiser ce concours dont le thème est : un crime irrésolu ou impuni dans une région bord de l’eau. Je n’avais pas prévu que sa réalisation me prendrait un temps fou. Nous avons reçu plus de textes qu’espéré. Je n’ai jamais autant travaillé pour ne rien gagner » relève ravi l’habitant d’Epesses et fondateur des
Editions de la Rive.

Un jury passionné par la découverte des textes

Suivant une introduction musicale offerte par l’AveLyre, une fanfare issue de musiciens de l’Avenir de Belmont et de la Lyre de Lavaux et les remerciements à tous les participants au concours ainsi qu’aux nombreux sponsors, Olivier Chapuis, écrivain et président du jury présenta Anne Boerlin-Zurkinden, Jézabel Notari Gallino, Nathan Dupertuis et Bernard Dommen (absent) qui avec lui, eurent la tâche de repérer les perles parmi les nombreux textes soumis à leur appréciation. Une besogne menée avec plaisir, une opportunité de découvrir l’envers du décor. Un travail passionnant permettant de découvrir des histoires sans rien connaître de leurs auteurs, se prendre au jeu à essayer de deviner son sexe ou son âge.

Chargée du secrétariat, Sabine Dormond, a réceptionné les écrits et les a rendus anonymes avant de les remettre au jury. « Il n’est pas facile de voir des textes que l’on apprécie, qui ne sont pas retenus. Je souhaite que ces derniers, un peu retravaillés auront la joie d’être lus. Je remercie Christian, notre locomotive, pour l’enthousiasme qu’il a suscité » souligne l’auteure, impliquée dans la promotion de la littérature romande. Chacun des membres du jury fit lecture d’un extrait de livre trouvé digne d’intérêt, dont les créateurs se virent gratifiés de bons Payot : « La nacre du Léman » d’Anne-Claude Narindal-Borloz, « Topographie de la Chute » de Anja Bühler-Candaux, « Hector et Andromaque » de Jacques Mermod, « Galateia » de Anne May, « Le Plombage » de Jean-Marc Laurent. « Mécanique du crime » de Reto Steffen pour le Prix du jury et « Le Mousqueton » de Jean-Luc Borgeat pour le Prix de l’éditeur.

Après que le lieutenant-colonel Raphaël Cavin, de l’APOL (Association Police Lavaux) eut donné des informations et quelques chiffres sur les interventions cantonales et régionales de la police dont la devise est de servir et protéger, Olivier Chapuis remit le Prix de l’éditeur à Jean-Luc Borgeat pour « Le Mousqueton », l’histoire de la croisée des routes de Marceline et de Pascal qui les conduira à l’irréparable. Un deuxième roman pour ce comédien et metteur en scène à qui il fut remis un diplôme et dont le livre sera publié. « L’écriture c’est beaucoup de solitude et d’égoïsme. On plonge dedans tel un sous-marin. Un jour, on lit une annonce, un concours pour une histoire de crime impuni, au bord d’un lac, et c’est exactement le livre qu’on vient de terminer. D’un clic c’est parti ! Bon voyage avec cette lecture » commente l’auteur. Enfin ce fut à Raymond Bech, municipal de la culture de Bourg-en-Lavaux, qu’il revint de remettre le Prix du jury et le diplôme à Reto Steffen pour « Mécanique du crime ». Un premier roman pour ce touche-à-tout, passionné de musique, de photographie et d’écriture qui emmène le lecteur dans un récit où des personnages contemporains se débattent avec des secrets et des non-dits. « Merci au jury, à Christian pour l’organisation ainsi qu’au collectif Polypheme dont je fais partie » exprima, ému, le jeune homme, dont le texte sera également publié.

Avant d’inviter l’assemblée à se diriger vers les lauréats pour les dédicaces et vers le buffet joliment garni, il appartint à Christian Dick de clore la cérémonie « Le nombre d’ouvrages reçus a dépassé en quantité et qualité tout ce que nous avions espéré. Je les ai tous lus. Ayant participé à plusieurs concours, je comprends le regret de ceux qui n’ont pas eu la chance d’être retenus. Mais je vous annonce un nouveau concours dont le thème sera l’addiction quelle qu’elle soit, au bord d’un lac ou d’un cours d’eau. La clôture pour la réception des textes est fixée au 15 mai 2023. Nous nous retrouverons dans une année pour la remise des prix de cette deuxième édition ».