Ces derniers jours, trois mots reviennent en boucle : « annexion de territoires ». C’est une actualité récurrente, en cours depuis bien longtemps autour de la méditerranée, et plus particulièrement dans certains territoires. Annexion larvée de la Palestine et de la Cisjordanie, annexion affirmée de la Crimée, annexion « démocratique » de l’est ukrainien, Donetsk et Lougansk, et annexion manquée (pour le moment) de l’Ukraine, pays inexistant selon l’opérateur spécial.

Les échauffourées récentes en Israël font déborder le vase. Sans revenir sur les actions outrancières des deux côtés, il suffit de chercher une carte des constructions routières en cours sur l’ensemble du territoire pour se rendre compte que la colonisation est inévitable, de gré ou de force.

Depuis des années, l’expropriation des territoires arabes n’est justifiée que par décret. Elle est ensuite actée par l’occupation des nouveaux quartiers par des familles israéliennes et protégées par l’armée occupante. Seules réactions : violences et victimisation. L’occupation des territoires est devenue un modus vivendi d’une banalité affligeante qui profite aux promoteurs et, au final, à un gouvernement qui s’extrémise encore un peu plus. La population cautionne en grande partie.

Cette solution israélienne brillante se situe entre le soft power et la brutalité binaire, mais elle n’a pas été retenue par le Kremlin. Cette « subtilité » échappe au Maître du pays des homme forts. Malgré une culture largement reconnue, ce pays fait de grands pas en arrière grâce à son homme providentiel. Que les autocrates de tous bords s’en revendiquent n’étonne plus personne, ces grands ouvriers s’unissent, et c’est bien cela qui effraie.

Autres annexions, plus locales et plus récentes ; celle des dix communes d’Oron qui ont « annexé » Essertes ; celle de Servion et Les Cullayes, ou des cinq communes de Bourg-en-Lavaux. Les tanks et les canons, sans doute nuisibles au voisinage, ont été remplacés par quelques bouteilles et du papier. L’annexion fut fusionnelle…