Amour et trahison ouvrent les Concerts Bach de Lutry
La 67e saison des Concerts Bach de Lutry débute ce dimanche 2 novembre avec « Amore Siciliano », un mini opéra, teinté de mélodrame, mêlant musique baroque et chants folkloriques. Ce rendez-vous sera suivi par sept autres dates s’étalant jusqu’au 3 mai.


Diane Zinsel | Flamboyante, la période baroque a soufflé un vent de liberté sur la musique : les compositeurs empruntaient, arrangeaient, transformaient les œuvres des autres, s’inspirant tant des formes savantes que des traditions populaires », explique Bernadette Elöd, directrice artistique des Concerts Bach. En juxtaposant et retravaillant des pièces existantes de divers auteurs (dont Jean-Sébastien Bach), issues de la musique baroque et de chants traditionnels, le chef d’orchestre et compositeur argentin Leonardo García Alarcón inscrit parfaitement « Amore Siciliano » dans cette tradition, ajoute la violoniste.
Dans ce mini opéra, Cecilia (la soprane Ana Vieira Leite), Donna Isabella (la soprane Mariana Flores), Santino (le contre-ténor Léo Fernique), Don Lidio (le ténor Valerio Contaldo) et Peppino (le basse Matteo Bellotto) chanteront l’amour, le drame et la trahison sous le soleil passionné de Sicile. Les solistes seront accompagnés par l’Ensemble Cappella Mediterranea, dirigé par Leonardo García Alarcón.
Bach en fil rouge
Si les Concerts Bach de Lutry s’articulent autour de Jean-Sébastien Bach et de membres de sa famille ayant aussi composé, l’événement musical ne s’y limite pas pour autant. « Nous programmons aussi des pièces d’autres figures importantes de la période baroque », précise Bernadette Elöd.
Ce premier concert sera ainsi suivi par sept autres rendez-vous qui permettront tour à tour d’entendre la Heiligmesse de Haydn (30 novembre), des chants de Noël de la Renaissance (21 décembre), des symphonies de Wolfgang Amadeus Mozart et Joseph Martin Kraus (18 janvier). Des œuvres de Jean Sébastien Bach, Johannes Brahms et Ludwig van Beethoven, seront interprétées par le violoncelliste français Marc Coppey et le pianiste irlandais Finghin Collins le 1er mars. Le 29 mars, dimanche des Rameaux, ce seront les motets, ensemble d’œuvres composées comme des odes à la mémoire de défunts, qui empliront les murs du Temple.
L’ensemble les Talens lyriques de Christophe Rousset proposera le 19 avril des airs tirés d’opéras de Bach, Giovanni Battista Pergolesi, et André Campra. Enfin, le 3 mai, le grand pianiste et chef d’orchestre allemand Christian Zacharias fera ses adieux en tant que pianiste en proposant des œuvres de Bach, François Couperin et Francis Poulenc. « Il rêvait de donner son récital d’adieu en tant que pianiste au Temple de Lutry dans le cadre des Concerts Bach auxquels il a déjà participé plusieurs fois. C’est évidemment un très grand honneur pour nous », se réjouit Bernadette Elöd qui chapeaute l’événement depuis plus de trente ans.
Atmosphère particulière
Pour chacune de ces dates, les organisateurs attendent entre 300 et 400 personnes. « Nous pouvons compter sur un public fidèle qui apprécie particulièrement l’atmosphère des lieux », précise Bernadette Elöd. Fondés par Edgar Shann et Árpád Gérecz, les Concerts Bach proposent des événements musicaux dans le cadre du Temple de Lutry depuis 1957. Ils s’illustrent par la collaboration avec des musiciens étrangers et locaux, des ensembles vocaux du pays et des chœurs célèbres de toute l’Europe et porte une attention particulière à la promotion de jeunes talents.
Plus d’infos : concerts-bach.lutry.org


