Alea jacta est
La presse s’effondre sur elle-même. Les grands titres fusionnent, les employés sont licenciés, le tirage est doublé et la pensée simplifiée.
A l’image de la géographie où l’on ne distingue bientôt plus un village de l’autre sur la côte lémanique, on peine à faire la différence entre le 24Heures et la Tribune de Genève. Cela fait déjà un moment que l’échange d’articles d’ordre supra-régionaux s’opérait entre ces deux titres et la logique est donc respectée et le couperet est tombé : une seule rédaction pour deux titres qui auront désormais pour seule différence les nouvelles locales.
Le Golden Age de la presse est bien révolu.
Certes, on peut arguer sur le fait que l’information, et ses canaux, sont devenus multiples, mais dans ce cas c’est au lecteur qu’incombe le rôle d’analyste… et au vu de ce qui voyage sur les réseaux sociaux force est de constater que l’esprit critique, l’analyse ou la prise de distance en sont absents… et je n’ose mentionner la simple vérification des sources.
Il s’agit bien d’un appauvrissement. Par le passé, la seule lecture de 2 ou 3 journaux relatant d’un même événement suffisait à se forger sa propre opinion ; on respectait une plume plutôt qu’une autre pour son « objectivité » et sa clarté d’analyse. Qu’en sera-t-il désormais ?
La pensée unique est sans doute déjà en cours de fabrication dans les grands groupes qui détiennent la majorité des journaux romands.
Nous ne pouvons que nous prendre à rêver à un spin-off des rédactions locales, genevoises et vaudoises, et à la renaissance d’une presse que l’avis de Trump sur les brocolis nord-coréens ou l’indice Nikkei n’intéresserait guère…
Mais cette presse existe déjà, vous la tenez entre vos mains ! Une presse qui porte haut les couleurs et les valeurs de sa région et qui privilégie les informations de première main. Un hebdomadaire qui s’occupe de ses oignons en somme… et les oignons, c’est presque déjà là…