Adieu Alexis !
Simone Piguet-Gillièron | François m’a appris ton accident et ta mort. J’étais tremblante parce que c’était trop brutal et je ne voulais pas que tu partes comme ça, dans un grand boum. Ça n’était pas pour toi, si doux, si modeste, si tranquille. Comme si l’on pouvait choisir! Tu m’as donné beaucoup d’affection, Alexis, je t’en remercie. Avec toi, je me sentais bien, écoutée, comprise parce que tu étais attentif à ce que je te racontais. Je t’appelais au téléphone en fin d’après-midi: avec le décalage horaire, je te trouvais en train de faire ton dîner ou la vaisselle. Quand c’est toi qui appelais, tu me disais que ton chat était sur tes genoux. Et on parlait de rien, de tout, de nos enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, de la vie qui avait passé, du dernier culte, du temps qu’il faisait, des fleurs que tu soignais; Heidi, cette moitié de toi, te manquait beaucoup. Tu méditais la parole de Dieu, cherchant à vivre une vérité que tu aurais voulue universelle et naturelle: Dieu nous a donné Son fils unique pour nous sauver. Tu trouvais difficile de faire entendre ça dans le monde d’aujourd’hui mais tu savais que j’adhérais. Nous avions un autre point commun: nous savions l’un et l’autre ce que c’est que quitter famille, amis et terroir pour une destination plus ou moins connue. Nous nous retrouvions dans ce lâcher prise. Aujourd’hui, je te souhaite de voir en face Celui pour lequel tu as souffert d’être un «enfant-mômier». Adieu, Alexis, merci d’avoir été pour moi un constant rappel de qui est le Père, un ami fidèle, une fleur au bord de mon chemin de vie. Et tout ça, par téléphone.