Accueil enthousiaste pour «Le fil d’Ariane»
Pierre Dominique Scheder | Voici plus de vingt ans qu’Ariane Laramée enchante la région avec son théâtre à la Jacques Copeau. De Prévert à Shakespeare, de Molière à Marivaux et d’impros en impros, elle fait tomber une pluie bienfaisante de poésie sur ce Lavaux à la recherche de son âme. Chacune des créations d’Ariane est une véritable féerie. Les enfants de son atelier-théâtre ne s’y trompent pas. Enfin pris au sérieux dans leur attrait naturel pour la fable, la comédie, le fantastique ou le merveilleux, ils rivalisent de vrais talents en des rôles ruant dans les brancards du médiocre et du tristounet.
J’ai rencontré Ariane il y a un lustre, lors d’un inventaire à la Prévert. Une affiche apposée sur un mur de Riex nous invitait à un spectacle autour de ce dérangeant poète. Nous y accourons en famille. Lydie, 2 ans, en redemande. Tout se joue avant deux ans… Et voilà notre fifille, quelque huit ans plus tard, entraînée dans l’époustouflante aventure du «Dragon», pièce incontournable d’E. Schwartz, jouée à Chexbres en ce début d’automne 2016. Juste sublime. Le théâtre d’Ariane est invincible. Il a la force de l’enfance. De cette enfance ramuzienne qui met en fuite dragons, diables ou autres Voldemort. On ressort de ses créations plus vivant, plus humain, plus fou, plus serein. On s’esclaffe et l’on pleure en riante compassion avec ce monde qui meurt de soif à deux pas d’une fontaine de vie et d’un tonneau de poésie. Un authentique terroir commun à tout être qui nous rapproche, nous rend heureux et meilleurs. Ah! si le pays pouvait retrouver sa véritable identité à l’aide de tous ces poètes, musiciens et saltimbanques qui grouillent en cet endroit «magique», habité des présences de Gilles, Chaplin, Auberjonois, Stravinsky, Bosshard, Budry et autres Thentz ou Bovard ! Une chance bénie de nous évader du petit train-train quotidien des vignes, des machines et des vignettes ! Oui, suivons le fil d’Ariane. Il nous mène sûrement de tréteaux en tréteaux au pays de la claire amitié, au-delà des luttes partisanes au cœur de nous-mêmes. Avec l’humour et le rire en prime. C’est à cet art jubilatoire, réellement populaire, que les deniers publics ou privés devraient aller en priorité. Là, les artistes sont payés au chapeau comme les violoneux des rues. A votre bon cœur m’sieur dame! Toute «avaricité» interdite! Colporteuse de bonheur bienvenue! Mille bravos, mille mercis, Chère Ariane! Et tournée de becs à toute ta fameuse troupe!
Comédienne, comédienne, non tu ne mens pas quand tu chantes quand tu danses quand ton rire est roi
Contacts: ariane.laramee@bluewin.ch (Rivaz)