90 ans de Simone Chappuis-Ischer
Jean-Pierre Lambelet | C’est à Chexbres, balcon du Léman, que le premier sourire de Simone Ischer a éclos le 9 mars 1925. Ce jour-là, la petite Simone ne savait pas que sa vie serait tracée sur les chemins de la Poste ou PTT selon le sigle de l’époque… En effet, son papa était buraliste postal à Chexbres. Son frère aîné, Marcel, allait devenir buraliste postal à Clarens. Et son mari? On verra ça plus tard…!
Malgré une santé fragile, elle passe une enfance heureuse où farces et éclats de rires inondent la vie familiale et font la joie du papa à l’esprit guilleret et taquin. La jeunette avait déjà des goûts très sûrs et elle aimait mieux la compagnie des garçons que des filles; elle adorait poser sur ses beaux cheveux une casquette pour ressembler à son idole du moment, l’acteur américain Jackie Cooper, qui arborait ce couvre-chef.
Elle a aussi un souvenir délicieux de ses jeunes années, car quand les voisins partaient en voyage, ils mettaient en «pension» chez les Ischer un adorable perroquet qui adorait Simone.
A 16 ans, départ pour Iseltwald, au bord du lac de Brienz, pour une année d’école ménagère dans un établissement tenu par des sœurs. Quand on devient une jeune femme, on regarde aussi passer le facteur Jean-Claude Chappuis, et si ce facteur a de beaux yeux on peut commencer une «fréquentation» qui durera assez longtemps, car la santé de Simone la contraindra à séjourner à Leysin durant deux ans, dans un sanatorium.
Mais quand on a un chéri qui travaille aux PTT, il est possible de s’écrire et de poser ses sentiments dans une enveloppe que le facteur Chappuis gardera précieusement…!
Or donc, le 14 mai 1949, c’est la bague au doigt!
Puis, naîtront Claire-Lise et Irène, ses deux filles chéries. Et bien sûr, des petits-enfants et des arrière-petits-enfants. Quand on a le cœur grand, on peut donner beaucoup d’amour et Simone a le don de soi. En plus de l’école du dimanche, elle donnait des leçons d’appui de français à des élèves en difficulté et elle a accueilli une jeune fille de 15 ans en rupture avec ses parents, qui restera 4 ans dans la famille. Elle aimait recevoir et choyer ses hôtes avec le gîte et le couvert!
Dans PTT, il y a Poste, Télégraphe et Téléphone. Eh bien, le téléphone, elle savait s’en servir pour réconforter, remonter le moral, apaiser les tourments de son entourage. Selon ses filles, Simone est une «artiste sociale»! Et ne pas oublier ses talents de chanteuse et d’actrice au sein de la Chorale de Puidoux. Sans être une grande voyageuse, elle a néanmoins traversé deux fois l’Atlantique pour retrouver des voisins partis s’établir au Québec.
Même avec un esprit clair, joyeux et serein, quand on est nonagénaire, il faut bien admettre que nos articulations n’ont plus la souplesse de nos 20 ans. Et c’est ainsi que, tout en restant dans son domicile de Puidoux, elle va trois fois par semaine à l’EMS La Colline pour bénéficier des prestations de l’Unité d’Accueil Temporaire (UAT) à son entière satisfaction.
Le syndic de Puidoux, René Gilliéron, et Daniel Chaubert, président du Fil d’argent, lui ont adressé des compliments pour sa joie de vivre et son humour, et remis naturellement quelques cadeaux de circonstance.
Bon anniversaire Mme Simone Chappuis!