Maracon – Budget 2026 refusé par une municipalité épaulée par Jean-François Croset, ancien préfet

La première tâche du président du Conseil général de Maracon, Samuel Blanc, lors de l’ouverture de la séance, à 19h30, le vendredi 5 décembre, fut d’assermenter Jean-François Croset, ancien préfet du district de Lavaux-Oron. Ce dernier, mandaté par le Conseil d’Etat tiendra le rôle de troisième municipal de la commune de Maracon, afin d’assurer le quorum jusqu’à l’entrée en vigueur de la prochaine municipalité, le 1er juillet 2026. Pour rappel deux municipales et un municipal, sur 5 membres, ont donné leur démission avec effet immédiat lors des deux derniers Conseils généraux.
Les deux derniers municipaux restants ne se remettront pas en liste
Après de chaleureux applaudissements adressé à la secrétaire pour son travail, la parole fut donnée à Didier Fattebert, syndic et Nicolas Fosserat, municipal qui informèrent qu’ils termineraient cette législature mais ne se porteront pas candidats lors des prochaines élections. Jean-François Croset ayant accepté tout dernièrement le mandat du Conseil d’Etat, entré en fonction depuis le matin même, présenta sa motivation. « C’est inattendu de me retrouver ici. Lorsqu’on m’a proposé de venir compléter la Municipalité de votre commune, j’ai accepté, car mes convictions sont que la démocratie doit être vivante et bien fonctionner. J’y suis attaché. Il faut que ça marche. A Maracon ça ne marche pas ! Toute une série d’évènements mettent de la friture sur la ligne. La situation doit être apaisée. Les tensions sont défavorables. Maracon ne doit pas être paralysé par la méfiance. Bien que jeune retraité, je suis là pour apaiser. Je me réjouis de collaborer avec la Municipalité, le Conseil général et la Commission de gestion et de vivre les futures élections municipales dans la sérénité » déclara énergiquement celui qui fut préfet de Lavaux-Oron de 2008 à 2015, secrétaire général du DIS (Département des institutions et de la sécurité) à l’Etat de Vaud, entre autres fonctions. Il se chargera du dicastère des finances et sur demande de la Municipalité, défendra le budget 2026. Il releva que les vœux d’accalmie, mentionnés dans le dernier PV, demandant la suspension complète de toutes les décisions financières, hors dépenses courantes jusqu’à la nouvelle législature, ne sont pas réalistes en cas d’urgence. Mais il promit que l’exécutif sera particulièrement attentif aux dépenses.
Demande complémentaire pour dépassement de budget 2025
Les prévisions comptables pour l’année 2025 présentent un dépassement de budget supplémentaire de Fr. 42’115.57 à ajouter au déficit prévu de Fr. 40’308.90, soit un total de Fr. 82’424.47. Dans un souci de transparence, la Municipalité a décidé de faire part de ces montants par la voie d’un préavis. Afin de limiter les dépenses, elle propose de diminuer le supplément de budget dévolu aux jetons de présence et indemnités des commissions du Conseil de Fr. 16’000.- à Fr. 4000.-, et encourage le bureau de Conseil à élaborer un règlement précisant les conditions de rémunérations de ses membres et des commissions. Etonnée par ce procédé, alors que les années précédentes, les dépassements budgétaires étaient mentionnés dans les commentaires joints aux comptes, la Commission de gestion signala que le règlement mentionné existe depuis 2016. Elle justifia les Fr. 16’000.- par le nombre important d’objets complexes présentés par la Municipalité en 2025, induisant des séances supplémentaires de Conseil et des commissions. Alors qu’elle recommandait de refuser le préavis ainsi présenté, une proposition de le corriger en incluant la totalité des rémunérations fut lancée, ce qui permit son acceptation.
Le budget 2026 ne franchit pas la rampe du Conseil
Le budget de fonctionnement 2026 établi par la Municipalité, avec un total de charges de Fr. 2’602’663.- pour des revenus à hauteur de Fr. 2’596’667.-, soit un excédent de charges de Fr. 5996.-, fut qualifié par la Commission de gestion d’audacieux, ne respectant par le principe de prudence. Elle releva toute une liste de revenus revus à la hausse et à contrario des charges revues à la baisse. Malgré les efforts du nouveau municipal pour justifier et expliquer chacun des chiffres du budget incriminés par la Commission et l’adoption par l’assemblée d’un amendement concernant le nettoyage de la grande salle, le Conseil suivit les conclusions de la Commission de gestion en refusant le budget par 27 non, 13 oui et 15 abstentions. Jean-François Croset annonça alors que la Municipalité prenait note de cette décision en rappelant que le bon fonctionnement démocratique voudrait que chaque point refusé fasse l’objet d’un amendement. « En maintenant que fait-on ? La marge de manœuvre n’est pas large. Faites des propositions concrètes, on les examinera. Selon le droit cantonal, les budgets des communes doivent être adoptés au 15 décembre au plus tard. Nous n’y parviendrons pas, mais attendez-vous à recevoir une nouvelle convocation cette année encore ».
Tout en remerciant les deux derniers municipaux restant en place, fidèles à leur promesse, évitant ainsi la mise sous tutelle ainsi que Jean-François Croset qui s’attelle à la tâche avec le sourire, le président mis fin à la séance en invitant l’assemblée à partager, non pas la traditionnelle fricassée, mais la soupe aux oignons et les lasagnes concoctées par des membres du Conseil et leurs entourages, tout en relevant avec humour que la vaisselle sera dévolue à la Commission de gestion.


