Présence de triazole dans le Léman
Pas de danger, mais une vigilance accrue, des concentrations supérieures à la limite réglementaire suisse de la molécule, 1,2,4-triazole ont été détectées dans le Léman. Les autorités rassurent quant à la consommation de l’eau, tout en renforçant les contrôles et les investigations pour identifier les sources et ramener la situation dans la norme.

Les cantons de Vaud, Genève et Valais ont récemment annoncé la détection de 1,2,4-triazole dans l’eau potable issue du Léman, nous informe un communiqué publié conjointement par ces trois cantons. Cette molécule, originaire de produits pharmaceutiques ou de la dégradation de certains pesticides et biocides, a été mesurée à une concentration moyenne de 0,7 microgramme (µg/L) par litre dans le réseau de distribution d’eau potable alimenté par le Léman.
Cinquante fois moins que la limite
Selon les connaissances scientifiques actuelles, ce taux ne représente aucun danger immédiat pour la santé. Pour donner un ordre de grandeur, l’Agence nationale française de sécurité sanitaire (ANSES) fixe une valeur sans risque à 51 microgrammes par litre sur une période de six ans, soit plus de cinquante fois la teneur relevée en Suisse. Toutefois, la concentration dépasse la limite de 0,1 microgramme par litre fixée dans l’Ordonnance fédérale sur l’eau potable, une norme basée sur le principe de précaution plutôt que sur un seuil sanitaire.
Face à cette situation, les autorités cantonales multiplient les contrôles. Des prélèvements supplémentaires sont en cours pour suivre l’évolution des concentrations et un mandat d’évaluation a été confié au Swiss Centre for Applied Human Toxicology, qui rendra ses conclusions « dans les prochaines semaines ». Parallèlement, les distributeurs d’eau examinent des solutions pour renforcer les traitements et ramener la qualité aux standards fédéraux. Du côté du Valais, des investigations ciblent le Rhône, en particulier dans la région de Monthey, où des valeurs proches ou supérieures au seuil réglementaire ont été détectées. Les entreprises potentiellement concernées par ces rejets sont contactées afin de vérifier leurs pratiques et, si nécessaire, mettre en place des mesures correctives.
Les autorités tiennent à rassurer la population : « l’eau du robinet reste parfaitement consommable ». Mais elles insistent aussi sur la nécessité d’une vigilance continue et d’une transparence totale. La communication régulière des résultats d’analyses doit permettre à chacun de garder confiance, tout en s’assurant que des solutions durables soient mises en œuvre pour sécuriser la ressource à long terme.
Voici les communes du district identifiées comme alimentées (au moins partiellement) par de l’eau issue du Léman
Lutry : l’eau distribuée par les Services industriels de Lutry est fournie par le Service de l’eau de Lausanne et provient principalement du Léman.
Paudex : le document communal indique que la commune reçoit de l’eau fournie par le Service de l’eau de Lausanne. Le réservoir de Montétan
est alimenté à 100% par l’eau du Léman.
Pully est un producteur/distributeur et gère le traitement et la fourniture pour des communes voisines. Le plan directeur et les documents municipaux confirment l’usage d’eau du Léman via le Service de Lausanne.
Bourg-en-Lavaux (secteur Cully) : la majeure partie de l’eau pour le secteur de Cully est fournie par le Service de l’eau de Lausanne.
Chexbres / Rivaz / Saint-Saphorin (secteur littoral) : ces communes exploitent des sources locales, mais complètent leur distribution par
des apports fournis par Lausanne.
Ce qu’il faut retenir
• Concentration mesurée : 0,7 µg/L de 1,2,4-triazole dans l’eau potable issue du Léman.
• Pas de risque sanitaire avéré : largement en dessous du seuil de référence fixé par l’ANSES (51 µg/L).
• Dépassement réglementaire : la limite suisse est de 0,1 µg/L, sur la base du principe de précaution.
• Mesures en cours : analyses renforcées, étude toxicologique confiée au SCAHT, enquêtes en Valais sur de possibles sources industrielles.
• Eau toujours consommable : pas de danger pour la population, mais un « suivi strict et communication régulière des résultats ».