Sauve qui peut !
Eh bien non ! Ce n’est ni un cri d’alarme, ni une alerte au loup, pas plus que ce n’est une annonce immédiate d’abandonner le bâtiment.
Si l’on prend la version littérale, il vous suffira, cher lecteur, de faire pivoter votre regard de quelques degrés vers la gauche en direction de Rivaz. L’image présente des jeunes qui se jettent à l’eau, avec une élégance toute enfantine, mais un style et une classe indéniable : voici cette nouvelle génération qui nous surclassera.
Pour une génération plus contemporaine et bien active, il s’agit de célébrer les champions de l’ombre, ceux-là même qui à des heures généralement indues sont appelés à s’occuper du champion du monde de paddle, d’un voileux égotique et intrépide ou plus trivialement d’un hors-bord en panne de liquide…
Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir le savoir-faire nécessaire. Ces champions de l’ombre mentionnés plus haut ont acquis l’entrainement nécessaire pour savoir qu’ils ont les capacités de sauver, cela ne s’improvise pas. Dès lors « Sauve qui peut » acquiert un autre sens, celui qui exige le pouvoir de sauver.
Souvent, très souvent, ces sauveteurs sont des météorologues aguerris. Un bref regard sur le ciel, le vent et… sur les datas météo de leur smartphone, et ils savent soudainement qu’ils ne doivent pas trop s’éloigner des bords du Léman et de leur embarcation dédiée. Cela dit, en plein été (aussi tordu qu’il soit !) il n’est généralement pas nécessaire d’insister beaucoup pour les maintenir près des rivages idylliques de Lavaux…
A l’heure de l’intervention, le sens marin se révèle être une qualité supplémentaire et nécessaire. Qui s’est trouvé à bord de n’importe quelle embarcation sous Vaudaire ne l’a appris qu’une seule fois.
Pouvoir sauver est une science, un savoir digne d’être célébré. La saison des kermesses s’est ouverte avec le style de celui du Sauvetage de Rivaz, puis viendront Villette, Cully et…
Et comme s’il fallait ajouter une qualité supplémentaire à ces équipages, c’est celle d’un indéniable savoir-fêter.