Rink-hockey – Pully en LNA : les enseignements d’une première saison
Avec sa participation aux demi-finales playoffs, synonyme de maintien parmi l’élite, Pully a plus qu’atteint ses objectifs. Mais les conditions du dernier match perdu à domicile ont laissé un fort goût d’inachevé aux joueurs et à leur public.

Samedi 5 mai dernier, tout était prêt pour que la fête soit belle à la salle Arnold-Reymond. Bien que menés 2-1 dans la série des demi-finales des playoffs, les gars de l’entraîneur Mateo de Ramon sentaient qu’une nouvelle victoire était à leur portée et peut-être même la qualification en finale. Opposés à Diessbach, champion suisse en titre, ils étaient plus proches que jamais de leur adversaire.
Mais pour s’imposer, Pully avait besoin de toutes ses forces. Or, lors de ce dernier match, les Vaudois ont dû se passer des précieux services de leur maître à jouer, Ricard Pintado, blessé. Sans vouloir diminuer les mérites de ses coéquipiers, on doit relever à quel point le joueur catalan a été durant cette saison le moteur de son équipe. Son absence a eu un gros impact sur le moral et le potentiel d’un groupe déjà privé d’Andrin Gottwald et Louis Duflon.
Les Pulliérans ont eu d’autant plus de mérite de tenir la dragée haute aux Bernois durant une mi-temps. Menant 2-0 en début de match grâce à deux réussites du jeune Emerson de Oliveira, ils ont donné beaucoup d’espoirs à leurs supporters venus très nombreux les soutenir. Mieux même, après avoir encaissé quatre goals, Pully est revenu à une longueur sur un but de l’expérimenté Jérôme Dutoit. En fin de match, il a manqué aux hommes à la grappe de raisin la fraîcheur nécessaire pour contenir leur adversaire. Ils avaient tout donné.
Malgré les regrets de n’avoir pas pu défendre ses chances avec l’entier de son contingent, le Pully RHC a réussi sa première saison en LNA et atteint l’objectif du maintien tout en augmentant la qualité et le volume de son jeu. Si l’on revient un peu en arrière, on discerne trois phases dans la saison des Pulliérans: la découverte, le doute et la rédemption.
La découverte d’abord. Même en sortant d’une série de playoffs pour l’ascension très disputée, Pully avait tout à apprendre dans sa nouvelle catégorie de jeu. Surtout que, comme l’a relevé à maintes reprises l’entraineur Mateo de Ramon, la LNA ne t’accorde aucun répit. En deuxième division, tu peux te permettre un coup de mou contre les équipes du bas du tableau. En LNA, le moindre relâchement se paie comptant.
Après une première défaite honorable chez le champion suisse Diessbach, le néo-promu s’est imposé à Thoune en prolongations, avant de manquer, en prolongations toujours, une victoire qui lui semblait promise à domicile contre Biasca. En novembre, Pully étrillait Uttigen 10-1 avant de rater son déplacement à Wolfurt. S’en sont suivis deux matches contre Diessbach, dont le premier complètement fou en championnat, où le tenant du titre a été contraint aux prolongations après avoir été longtemps mené à la marque. En Coupe suisse, contre ce même adversaire, les Pulliérans n’ont pas pu éviter l’élimination, même s’ils n’ont pas démérité.
Le doute s’installe
Deuxième phase ensuite avec le doute. Après la pause de Noël, Pully affronte trois échéances décisives dans la perspective des playoffs, Wolfurt et Thoune à domicile, ainsi que Wimmis à l’extérieur. A chaque fois, Pully rate le coche d’un but faute d’avoir su imposer son jeu offensif. Un manque de réalisme et d’opportunisme qui va déstabiliser le groupe. Ce à quoi, il faut encore ajouter la blessure de l’international Andrin Gottwald lors d’un match amical contre Montreux.
Troisième période: la rédemption. La phase de doute va toutefois prendre fin avec les deux victoires d’affilée comptabilisées contre Dornbirn, l’une très nette à domicile et l’autre plus serrée en terre autrichienne, puis le succès obtenu sur le fil à Uttigen. Dès ce moment, Pully se replace dans la course aux playoffs. Même le raté de Biasca ne remet pas en cause cette ambition que les rouges vont concrétiser en arrachant les trois derniers points synonymes de qualification à domicile face à Wimmis.
Depuis lors, tout ce qui est arrivé est bonus. Quatrième de la saison régulière, Pully doit affronter Diessbach, le champion suisse en titre et dominateur de la saison, en demi-finales. Le premier acte débouche sur une défaite trop sévère compte tenu des forces en présence. Le second épisode à Pully permettra aux hommes à la grappe de raisin de se racheter et d’obtenir leur plus beau succès de la saison avec une victoire et un blanchissage 3-0 digne des manuels. Puis, Pully sera battu lors de l’acte III à la Sporthalle dans un match qu’il aurait pu gagner avant de s’incliner à domicile dans les conditions détaillées plus haut.
Une issue qui survient trop tôt si l’on pense aux ambitions des joueurs et à l’enthousiasme de leur public, mais en temps opportun toutefois pour soigner les blessés et recharger les batteries. La pause sera longue avec une reprise courant septembre, mais elle permettra de travailler en profondeur sur la base des constats faits durant cette première saison de LNA.
Nouvelles des finales
La troisième journée des playoffs n’a pas accouché de surprise. En LNB, après s’être fait des frayeurs en début de match et avoir été mené 2-0, Genève a remporté sur le score de 6-2 l’acte 3 contre Vordemwald et obtenu sa réintégration parmi l’élite après une année de purgatoire. Une seconde équipe romande rejoindra ainsi Pully en LNA la saison prochaine.
S’agissant des finales de LNA, rien n’est joué puisqu’on en est à 2-1 en playoff comme en playout. Pour le titre, Diessbach mène 2-1 dans la série après avoir battu Wimmis 5-3, mais il se rend dans l’Oberland le 14 juin prochain où il a perdu lors du deuxième acte. Dans la lutte contre la relégation, Wolfurt mène aussi 2-1, mais vient de concéder une large défaite 7-1 chez son frère ennemi Dornbirn, la faute notamment à 4 buts de ce diable de Kilian Hagspiel.