Surdose
Pire qu’une série Netflix, plus addictif que le tabac, toujours intéressant ou révoltant, regarder une girouette en pleine tempête est fascinant. On se surprend à vouloir qu’elle dévisse, qu’elle s’écrase avec fracas sur le bitume ou qu’elle disparaisse en sifflant vers le lointain.
Mais elle continue invariablement à se retourner. Jusqu’à la nausée…
Même si Donald J. Trump est une bénédiction pour un dessinateur de presse, étant une caricature incarnée, son omniprésence devient indigeste. Un réel dilemme pour la presse et les médias, qui, en tentant de ménager l’estomac du lectorat, voudrait se détourner du sujet tout en guettant le pas fatal du coin de l’œil. La schizophrénie guette…
On entend aussi que cela ne nous regarde pas, c’est trop loin et trop grand pour notre petit pays de cocagne, et que nous avons bien assez à faire avec les bilatérales européennes, ou avec les playmobiles de notre propre (département de la) défense. Que les grands continuent donc à jouer dans leur bac à sable, cela ne nous regarde pas…
Or, ce lundi, la Suisse a été placée sur la liste américaine des pays au commerce déloyal.
On n’en sort pas. C’est devenu compliqué avec nos producteurs d’armement nationaux qui pleurent de ne pouvoir vendre, et voilà que nos accords bilatéraux sont pointés du doigt. Il ne manquerait plus qu’on s’attaque à notre fleuron suprême, l’UBS… c’est le cas. L’administration US s’est attaquée récemment à la question de Credit Suisse et de ses agissements pendant la période nazie… là aussi, le bât risque de blesser.
L’internationale et la géopolitique ne nous regardent pas, vraiment ? Nos voisins parlent défense, nous aussi (mais pas tout à fait sous le même angle). Le commerce et les banques sont sur la sellette. On reste sans voix devant le mutisme de nos représentants fédéraux.