Paroisse de Villette: un gros vide avec le départ du pasteur Rapin
Didier Grobet | Ce dimanche de Pentecôte au temple de Grandvaux a eu lieu le culte d’adieux du pasteur Christophe Rapin, temps évidemment fort en émotion pour les très nombreux paroissiens présents et leur pasteur. Après trente-six ans de ministère pastoral, tout d’abord dans le Gros-de-Vaud puis à Lavaux (dès 1996), le pasteur Rapin a surtout insisté dans son culte sur l’aspect si spectaculaire de la Pentecôte à vivre en se rappelant cependant que l’essentiel de la vie de croyant ne se déroule pas dans le spectaculaire mais dans la bienveillance, l’espoir, la fraternité.
Fidèle aux touches d’humour dont il est familier, il a rebondi sur un gentil mot d’un membre du Conseil de paroisse qui disait qu’avec son départ il y aurait un gros vide: «gros, d’accord! mais vide, non! La paroisse est riche de tous les paroissiens et de leur précieuse bienveillance.» Lors de l’entretien ayant précédé le culte, Christophe Rapin nous avait surtout parlé…. de pain et de vin. Le pain tout d’abord au cœur des activités de ses paroissiens de Bercher pour qui les moissons étaient bien sûr un temps majeur . Le jeune pasteur a partagé avec joie ces moments intenses au milieu des files de tracteurs, même à deux heures du matin. Le vin ensuite: avec une maman née dans une famille de vignerons à Rivaz, le petit Christophe n’a pas mis longtemps avant de participer à ses premiers travaux de vigne. Il est donc venu avec bonheur quand il a été invité à occuper la cure de Grandvaux. Les cultes témoignages, les cultes cantates et tant d’autres événements joyeux ou plus graves se sont alors succédé. Magnifiquement soutenu par la paroisse après son grave accident, il reste très reconnaissant de ce soutien.
James Jackson, actuel président du Conseil est élogieux avec son ami: «Christophe est quelqu’un qui est à l’aise avec tous – jeunes et vieux, politiciens, agriculteurs, vignerons, musiciens, militaires, professeurs. Et il a toujours une bonne histoire à partager en toutes circonstances, généralement avec beaucoup d’humour et avec une bonne dose de «vaudois». Son hospitalité et son amitié nous ont vraiment aidés à nous intégrer ici». Pasteur généraliste comme il aime à se présenter (de l’éveil à la foi aux rencontres avec les aînés, du baptême aux enterrements),
Christophe Rapin admet avoir «manqué des rencontres», avoir été maladroit voire blessé des gens. Mais il est heureux que Dieu ait jugé bon de se servir de lui tel qu’il est, avec ses manquements. Ensemble avec sa femme pasteure à Lutry et sa fille, Noriane, jeune théologienne (sans oublier leur fils Jeremy, juriste), le pasteur Rapin dira encore souvent le «Notre père» avec une tendresse particulière pour «donne nous aujourd’hui notre pain quotidien». Du pain bien sûr et encore! «Ni trop, ni trop peu», comme le pasteur aime à le relever, juste le pain dont nous avons tous besoin. Le repas entre paroissiens qui a suivi le culte a sans aucun doute permis de partager ce pain et ce vin entre amis très chers.