Oui à l’arrêt des vieilles centrales nucléaires
Josée Martin, députée, Les Verts | Ces dernières semaines, les arguments jaillissent de tous côtés pour le oui ou le non à la votation du 27 novembre 2016 sur la sortie du nucléaire.
Concrètement, l’initiative populaire pour la sortie du nucléaire exige l’interdiction de l’exploitation de centrales nucléaires. En cela, elle est en accord avec la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral. Là où le débat fait rage, c’est que l’initiative fixe la durée maximum d’exploitation des centrales en cours d’exploitation à 45 ans.
45 ans, est-ce vieux pour une centrale ? Quels sont les risques ?
En Suisse, nous avons 5 centrales nucléaires en exploitation: Beznau I (Argovie, 47 ans), la plus ancienne exploitation en activité dans le monde, arrêtée depuis plus d’une année pour de graves problèmes de fonctionnement; Beznau 2 (45 ans), sa voisine, qui présente elle aussi des problèmes d’infra-
structures défectueuses; Mühleberg (45 ans), dans le canton de Berne, où l’on a trouvé des fissures dans le manteau du réacteur; Gösgen (37 ans), dans le canton de Soleure, et Leibstadt (32 ans), en Argovie. Toutes ces installations sont trop vieilles. Dans le monde, sur les 151 centrales nucléaires arrêtées, la moyenne de vie a été de 26 ans. Avec le vieillissement, le risque d’accident majeur augmente massivement. Vu la situation centrale des centrales nucléaires en Suisse tout le plateau serait directement touché. Je n’ose imaginer dans ce cas, le déplacement d’un million d’habitants dans une autre région.
En 2029, les centrales nucléaires seront enfin arrêtées
Même si la Confédération a décidé, dans sa politique énergétique, de ne plus créer de nouvelles centrales, il est de notre responsabilité d’accélérer le mouvement de leur arrêt. Le sort des déchets nucléaires n’est toujours pas réglé. Il n’y a actuellement aucun site de stockage définitif pour les déchets radioactifs à longue durée de vie. Il faut tourner la page, la production d’énergie nucléaire doit cesser d’être une menace.
On ne manquera pas d’énergie
La Suisse n’a pas besoin de centrales nucléaires. Il n’y a, à ce jour, nulle trace de la pénurie d’électricité annoncée. De nombreuses entreprises sont prêtes et travaillent déjà à notre avenir énergétique. La perspective de l’arrêt de l’approvisionnement en électricité nucléaire sera pour elles un formidable élan. La couverture de nos besoins futurs en électricité est parfaitement possible en combinant les énergies renouvelables et des mesures de réduction et d’optimisation de la consommation. C’est ce que démontrent des scénarios énergétiques détaillés (p. ex. de l’EPFZ). Et même les prudents calculs de l’Office fédéral illustrent combien les potentiels de la transition écologique dans la production d’électricité sont réalistes.
En conclusion, il est raisonnable de voter oui à l’initiative Sortir du nucléaire ce 27 novembre. Oui pour notre sécurité et pour notre avenir.