25 millions pour des arrêts de bus plus accessibles
Pour rattraper le retard sur l’application de la loi fédérale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées (LHand), le gouvernement vaudois demande un crédit de 24,7 millions de francs.

Entrée en vigueur en 2004, la LHand imposait une mise en conformité des infrastructures de transports publics dans un délai de 20 ans. Si les véhicules roulants, comme les bus, ont été adaptés dans les délais, les arrêts de bus accusent un sérieux retard. Actuellement, seuls 9 % des 2300 arrêts du canton respectent les normes, soit à peine 200 arrêts.
Pour remédier à cette situation, le Conseil d’État sollicite près de 25 millions de francs auprès des députés. 16,9 millions seront affectés à la mise aux normes des arrêts de bus situés le long des routes cantonales hors traversée de localité, tandis que 7,8 millions seront destinés aux communes pour les soutenir dans leurs travaux. « Ce programme vise à donner un coup d’accélérateur pour combler ce retard important, le plus rapidement et efficacement possible », explique Nuria Gorrite, conseillère d’État, dans un communiqué de décembre.
Un arrêt par localité au minimum
Les communes, responsables de 1900 arrêts de bus, bénéficieront d’un soutien financier et technique. Actuellement, seul 180 arrêts communaux sont conformes. Le Conseil d’État prévoit des subventions couvrant 30 % des coûts des travaux, avec un plafond de 15’000 francs par quai. Ce dispositif devrait permettre de moderniser environ 250 arrêts communaux dans un délai de quatre ans. Une brochure technique sera également mise à disposition pour accompagner les communes dans leurs démarches.
Si les travaux prioritaires concernent les 400 arrêts situés sur les routes cantonales hors localités, seuls 30 sont actuellement conformes. Pour définir les arrêts nécessitant une mise aux normes, des critères tels que la fréquentation quotidienne et la proximité d’établissements accueillant des personnes à mobilité réduite (hôpitaux, EMS) ont été appliqués. Un processus qui a d’ores et déjà permis d’identifier 80 arrêts à moderniser en priorité le long des routes cantonales.
Une démarche inclusive pour tous les usagers
Les aménagements incluent l’ajustement de la hauteur des bordures pour permettre un accès sans marche, l’élargissement des quais et, dans certains cas, des travaux plus complexes comme l’aménagement de trottoirs ou de passages sécurisés : « Ces adaptations ne visent pas uniquement les personnes en situation de handicap. Elles profiteront également aux personnes âgées, aux parents avec poussettes et aux voyageurs chargés », annonce le communiqué.
Environ 10 % de la population est directement concernée, mais les bénéfices de ces aménagements s’étendent à un public bien plus large. En revanche, les arrêts ferroviaires ne sont pas inclus dans ce programme, leur mise en conformité relevant des entreprises de transport. Le Conseil d’État espère que cette initiative permettra de rattraper le retard et de rendre les transports publics accessibles à tous, conformément aux valeurs d’inclusion et de mobilité durable du canton.