2024, la meilleure année pour la boxe romande ! Un renouveau qui fait du bien
Boxe en Lavaux
Le vendredi 24 octobre prochain, un événement inédit aura lieu à la sall e Forestay, à Puidoux : un gala international de boxe, avec la participation des meilleurs amateurs et professionnels de Suisse romande. Une grande première pour la région de Lavaux ! En prévision de ce rendez-vous, il vous sera proposé plusieurs chroniques qui jettent un regard personnel sur la situation actuelle de la boxe en Suisse.

Bertrand Duboux | Avec 8 titres nationaux sur 15 et le trophée par équipes au Club pugilistique Carouge, la boxe amateur romande a incontestablement marqué l’édition 2024 du championnat de Suisse élite, à Bâle. Une réussite de 53 % jamais vue ces dernières années. Il faut même remonter loin, très loin, pour atteindre un tel bilan, jusqu’en 1957 pour faire mieux (six titres sur dix = 60 %), grâce aux Lausannois Tonacini (mouche), Jeanrenaud (super-léger), Monnier (super-welter), au Genevois Kasper (plume) et aux Neuchâtelois Cuche (léger) et Cottier (lourd).
En 1999, la boxe romande avait connu un sursaut avec cinq titres sur dix (soit 50 %) grâce à l’Yverdonnois Pattey (léger), au Lausannois Turelli, (super-léger), aux Carougeois Ferreira (moyen) et De Araujo (super-lourd) et au Fribourgeois Burgy (lourd). Par la suite, elle a eu du mal à rivaliser avec les Alémaniques, mieux pourvus en clubs et en pratiquants individuels. Cette dynamique actuelle, ce renouveau que connaît la boxe romande sont donc des éléments très encourageants au niveau de la compétition et autorisent des espoirs pour l’avenir, avec des individualités pétries de qualités, à l’image du jeune Dorian Lalou, champion suisse des plume, à 18 ans !
Vainqueur avant la limite (rsc 2e), l’espoir du Boxing club genevois a été la principale révélation des finales. Un jeune talent en devenir, comme le sont les autres lauréats romands : les Carougeois Donald Adjekum (21 ans/super-welter), Janick Moluh (22 ans/super-lourd), le Neuchâtelois Yanis Medina (20 ans/léger), déjà champion suisse junior 2019 et vainqueur du Lausannois Marwan Maslard à l’issue d’une finale 100 % romande, et le redoutable frappeur payernois Leonid Berisha (22 ans/lourd-léger). Quant aux filles, qui ont été acceptées dès 1997 (la Tessinoise Sabine Ritter est la première lauréate), elles se sont illustrées avec la petite Fribourgeoise Cris Soares (31 ans/52 kg), la Vaudoise Rebecca Brunido (31 ans/54 kg) et la Lausannoise Angela-Mia Mury (31 ans/66 kg).
A l’exception de 1957, jamais encore les Romands n’avaient été aussi bien représentés dans les finales depuis les années d’avant-guerre ! Dès 1913, date de la création de la Fédération suisse de boxe à Genève (aujourd’hui Swiss Boxing), ils étaient les seuls à figurer au palmarès, principalement les Genevois et les Lausannois, avec 100 % de réussite jusqu’en 1923 ! Les premiers titrés alémaniques sont arrivés à la fin des années 1920. Dès 1933, ces derniers ont pris l’avantage et jamais plus les Romands n’ont pu rivaliser au nombre de médailles d’or, accaparés surtout par l’intérêt qu’ils portaient aux professionnels, avec notamment le Genevois Maurice Dubois, champion d’Europe des poids coq, puis les Seidel, Coro, Etter, Frély à l’honneur durant les années de guerre.
Dès 1946, le premier club à gagner le trophée par équipes a été le Boxing Club Zurich, vainqueur à 14 reprises à ce jour. Mais l’ABC Berne des célèbres entraîneurs Avrutschenko et Charly Bühler a fait mieux : 31 succès jusqu’en 1997 ! En 78 ans, la Suisse romande ne figure que six fois au palmarès : en 1975 avec le Club sédunois de boxe (Roetheli/plume, Emery/super-léger, Jacquier/super-welter) ; en 2002 avec le Ring Club Lausanne (Julien Canabate) ; en 2007, 2014, 2015 avec le Club lausannois de boxe (Ben Hamira, Anaïs Kistler) et cette année avec le Club pugilistique Carouge, qui sera bien représenté le 24 octobre à Puidoux .