16e Comptoir Région Oron
4e Forum de l’économie locale en préambule au Comptoir d’ Oron

Une occasion précieuse d’échanger des idées et de partager des expériences innovantes.
Maître de cérémonie, Daniel Sonnay, municipal d’Oron et chef d’entreprise, après les salutations d’usage, exprima son honneur et son plaisir d’accueillir les invités à ce forum, dans le cadre du Comptoir d’Oron, espace d’échanges et de réflexions offrant la possibilité d’examiner les défis et les opportunités qui façonnent l’avenir. « En cette période de bouleversements économiques majeurs liées aux marchés et de tensions géopolitiques, il est impératif d’adopter une vision claire et des actions concertées pour assurer la prospérité de nos territoires et de nos entreprises. Grâce à notre anticipation et à toutes les mesures mises en place pour favoriser le développement économique, notre région est aujourd’hui prospère. Nous avons veillé à une planification équilibrée favorisant à la fois l’essor économique et la préservation de nos ressources. Des leviers stratégiques pour attirer les investisseurs et entrepreneurs ont été aménagés, afin de renforcer notre compétitivité tout en garantissant un cadre de vie de qualité pour nos citoyennes et citoyens, garants d’un développement harmonieux en phase avec le respect de la nature qui nous entoure. Nous encourageons l’innovation et la transition numérique ainsi qu’un investissement massif dans la formation et l’éducation de nos jeunes qui sont la force vive de demain. »
Projets de développements par étapes
Olivier Sonnay, syndic d’Oron, rappela l’importance de ce forum pour l’avenir de la commune, permettant de mieux connaître les entreprises et leurs attentes. Il développa les 3 thèmes suivants :
La stratégie régionale de gestion des zones d’activités (SRGZA), l’optimisation et le développement des zones artisanales actuelles ainsi que leur validation, comprenant des zones d’activités régionales (ZAR) et locales (ZAL). « Pour le district, il a été défini une vingtaine de zones d’activités d’ici à 2040 nécessitant une augmentation de surface de 10 à 15 ha, créant quelques 1750 emplois. Nous nous sommes associés pour concentrer la réflexion et relancer les communes afin d’identifier ces zones. »
La réaffectation d’anciennes fermes – étude paysagère, porte sur des bâtiments pouvant accueillir potentiellement des logements et des petites entreprises, soit l’utilisation de l’entier des volumes. L’étude paysagère a débuté en 2005 et porte sur la reconnaissance de l’appartenance des fermes dans le paysage. Ces bâtiments constitutifs du paysage devraient bénéficier de la note 3 qui permet de déclencher des réaffectations tout en préservant leurs qualités reconnues, alors que la note 4 est plus restrictive. L’étape 1 a permis de reconnaître 11 bâtiments à Ecoteaux. L’étape 2 concernera les autres localités d’Oron et l’étape 3, les 7 communes du haut du district de Lavaux-Oron. Puis en 4, le reste du district. « Le souhait serait d’étendre cette mesure qui a débuté à Oron, à l’ensemble du canton ».

Le développement de Palézieux-Gare – La Clé des Champs, « L’étape 1 du développement de Palézieux-Gare est à l’enquête à partir de ce jour. Elle comprend 250 logements (env. 600 habitants), une maison de la santé ainsi que différents commerces et services. C’est un quartier que nous souhaitons perméable à tous les citoyennes et citoyens. »
Valorisation du patrimoine, du travail et de l’apprentissage

Daniel Sonnay, tout en relatant son parcours, présenta Frédéric Borloz, élu au Conseil d’État le 10 avril 2022, à la tête du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF) depuis le 1er juillet 2022 et lui céda la parole. Exprimant son plaisir d’être présent à ce Comptoir, représentant la vie économique, il reconnut le travail que demande une telle organisation ainsi que l’engagement et le bénévolat, lui donnant une raison concrète de prendre part à cette séance valorisant le patrimoine et le travail. « Nous devons investir dans la formation malgré des comptes déficitaires et préparer les prochaines générations aux défis. Notre canton est une terre de formations, il compte 17’500 enseignants avec un budget de 3,2 milliards. Je découvre ce monde où je ne m’étais pas investi mais je viens avec un regard neuf. 7300 élèves sont dans des écoles privées et plus de 1000 à la maison par la volonté des parents, chiffre en augmentation pour diverses raisons. Nous allons renforcer la responsabilité des parents et édicter des règles plus sévères pour ces derniers. L’illettrisme est un problème. La lecture, l’écriture et le calcul sont des branches fondamentales. L’utilisation des tablettes se fait par groupes (1 tablette pour 4 élèves) et représente env. 20 % du temps. Il s’agit d’une manière de se familiariser avec l’ordinateur d’apprendre ce qui est utile et de savoir reconnaître les dangers des réseaux sociaux. Quant au but de l’école inclusive, un terme qui sera modifié, il consiste à emmener les enfants le plus loin possible depuis l’école, pour leur aider à traverser les problèmes. » Il annonça qu’à partir de 2032, le gymnase se fera en 4 ans. Actuellement on compte trop de redoublement 40 % pour Vaud. Il faut revoir toute la formation ainsi que l’entrée à l’UNI et mieux préparer la fin de l’école obligatoire. Une possibilité d’entrée au gymnase sera possible entre la 10e et la 11e année.
Actuellement 1 élève sur 2 va au gymnase, 1 sur 3 est en transition et 1 sur 5 choisit une formation professionnelle. Vaud propose 175 formations en études ou entreprises. « Notre canton est le cancre de la formation duale en Suisse. Nous devons valoriser la formation professionnelle tant envers les élèves que les parents, faire une campagne plus forte pour les métiers. Le salon MINT dédié aux élèves de la 5e à la 8e est une première approche du monde professionnel. Le salon des métiers pour les dernières années ainsi que la possibilité d’effectuer des stages pour les deux niveaux scolaires sont d’autres outils. Un travail d’orientation doit être mieux fait. Autre phénomène typiquement vaudois : les enfants à 15 ans ne sont pas capables de décider quoi faire, il ne sont pas prêts ! Nous devons faire des changements afin qu’ils soient prêts à prendre une décision. » Il évoqua la mise en œuvre dans tous les cantons, du programme national LIFT, un partenariat entre les écoles et les entreprises visant à aider les élèves à apprivoiser le monde professionnel. Un gros investissement également de la part des maîtres. Il termina par les formations courtes AFP (attestation fédérale de formation professionnelle) qui ne sont pas des formations au rabais mais des opportunités offertes aux jeunes qui ont des aptitudes essentiellement pratiques de mettre le pied à l’étrier et de bénéficier d’une formation de base.
AB Box, grandir pour soutenir
Conseiller communal, père de 3 enfants, engagés pour la collectivité, Abel Demiéville, domicilié à Palézieux, fut invité à présenter son entreprise AB Box SA, spécialisée dans le self-stockage, fondée en 2005 avec son épouse. « Tout a commencé par l’achat de la ferme des grands-parents et la création de 15 boxes qui ont très vite été loués. Puis l’achat d’un ancien hangar à Vuibroye, soit 60 boxes qui se sont remplis. » Une étude de marché sur le self-stockage alors inconnu en campagne, la location de terrain à Forel puis l’achat de terrain à Granges-Veveyse ont suivi. En 2013, il quitta son emploi pour se consacrer entièrement à cette activité. En 2023, il rachète la société Bois RIL SA, afin de lui donner un nouveau souffle. Aujourd’hui AB Box SA propose 3000 boxes de différents volumes à louer sur 7 sites (VD, FR et VS). Le 95 % des réservations se fait à distance avec un dernier contact par téléphone. Une nouvelle halle est en cours de construction à Palézieux dans la zone industrielle de Pra-Charbon, un autre projet est en cours pour 2026 à Payerne. Ce marché est en croissance. « Nous devons être réactifs car il s’agit souvent de situations d’urgence. Notre service de piquet est atteignable 365 jours/an. Nous proposons également un service de déménagements en partenariat avec des entreprises connues. Nous avons choisi de faire des dons chaque année à des associations d’aides régionales comme Al Oron t’aide ou Transport handicap, ou internationales comme Mercy Ships, les navires hôpitaux qui prodiguent des soins dans le monde, où est actuellement bénévole notre fille. Notre devise : grandir pour soutenir. »
Le numérique au service de l’humain et non l’inverse
Fabien Roman, co-fondateur de Solutions digitales SA, se dit heureux, en participant à cette manifestation, d’exhausser un vœu datant du précédent Comptoir. « Solutions digitales SA couvre à 360o toutes les solutions digitales d’une entreprise. Notre spécificité est de nous déplacer dans les entreprises. Le 100 % de notre personnel est suisse. Il est fait de 17 collaborateurs. Depuis sa fondation, il y a trois ans et demi, nous comptons 750 clients et gérons 480 sites Internet en ligne. 120 PME nous font confiance et notre développement se dirige vers les associations. » Solutions digitales SA répond aux problèmes des entrepreneurs qui souvent prennent du retard dans leur visibilité digitale qui évolue très vite : manque de temps, de budget et de connaissances. Prestataire unique effectuant les mises à jour, rédigeant les textes, sécurisant, maîtrisant le référencement, entre autres, il apporte une bonne image de l’entreprise, ce qui a son importance sachant que le 80 % des utilisateurs font des recherches préalables en ligne et que le 86,2 % de la population utilise les réseaux sociaux.
Promove dont l’ADN est la proximité
En le qualifiant d’architecte de la prospérité régionale et de passeur d’avenir, Daniel Sonnay, laissa la parole à Bernard Schmid, directeur de Promove (Promotion économique de la région Riviera-Lavaux) à laquelle Oron a adhéré au 1er janvier de cette année. Il s’agit de l’un des 10 organismes économiques régionaux du canton de Vaud constituant la porte d’entrée pour toutes les entreprises mais également tous les futurs entrepreneurs ou porteurs de projet de la région Riviera-Lavaux. « Il s’agit concrètement d’un accompagnement, de facilitations et de relations pour les créateurs d’entreprises. Nous ne remplaçons pas les spécialistes mais accompagnons. Il est difficile pour un repreneur, par exemple, de se projeter, nous lui apportons notre aide. Nous sommes à but non lucratif ce sont le canton et les communes qui assurent le financement. Disponibles et dynamiques, nous mettons de l’huile dans les rouages en cas de besoins de locaux, de partenaires, de relations, de terrains, etc. Nous aidons également les collectivités dans les choix d’utilisation du sol, au maintien des emplois, aidons à rester ici et grandir ici. Nous offrons des cours d’appui pour quelques 80 à 100 apprentis. Nous sommes sur le terrain et avons le projet d’engager une personne pour Oron. »
A l’issue de ces présentations, tous furent invités à se retrouver sous la tonnelle, où les attendait un apéritif avant la dégustation du repas. Un moment d’échanges et de rencontres fort apprécié.