16e Comptoir région d’Oron
Un vent de renouveau souffle sur le Comptoir d’Oron
Les commerçants s’installent
En ce mardi 22 avril, les exposants sont à pied d’œuvre pour le montage des stands. L’occasion de faire un tour d’horizon chez ceux qui ont déjà commencé.
163 exposants sont attendus du 24 avril au 27 avril sur le site du Centre sportif d’Oron-la-Ville. A la tête de l’événement, le président du comité d’organisation, Cédric Ottet, détaille les grandes lignes de cette 16e édition. Deux autres acteurs complètent ce tour d’horizon : le responsable de la construction du site et le syndic d’Oron car, pour la première fois, la commune disposera d’un stand. Rencontres.

A l’aube de sa 16e édition, le Comptoir de la région d’Oron confirme son statut de rendez-vous incontournable de la vie économique et associative locale. Portée par la Chambre économique de la région d’Oron (CERO), la manifestation peut compter sur l’engagement de son président, Cédric Ottet, qui est à la tête du comité d’organisation depuis maintenant neuf éditions. Cette année, le Comptoir prend de l’ampleur avec une vingtaine d’exposants en plus, représentant un nouveau record obligeant les organisateurs à agrandir la structure en bois du site. Un signe clair de la vitalité du tissu économique régional, notamment dans les secteurs du bâtiment et du génie civil.
Si l’édition 2023 marquait un tournant post-covid et post-construction de la gare routière, celle de 2025 se veut plus traditionnelle, mais tout aussi dynamique. Pour Cédric Ottet, l’ADN du Comptoir reste inchangé : accessibilité, convivialité, et souplesse. Une recette qui attire, y compris hors des frontières vaudoises, avec cette année une quinzaine d’exposants fribourgeois, et un hôte d’honneur valaisan, la station d’Anzère. Ce choix, comme tant d’autres, s’est imposé naturellement, renforçant encore les liens intercantonaux. Alors que l’édition s’annonce déjà comme un succès sur le plan financier, le président du comité d’organisation pense aussi à l’avenir, en préparant une passation progressive pour assurer la continuité de l’événement au-delà de 2027.
Interview d’Olivier Sonnay, syndic de la commune d’Oron
Le Courrier : Pourquoi la commune d’Oron n’avait-elle pas de stand lors des éditions précédentes du Comptoir régional ?
Olivier Sonnay : Il faut rembobiner un petit peu pour bien comprendre. Tout d’abord, l’ancien syndic, Philippe Modoux, possédait déjà un stand avec son entreprise, il aurait été difficile d’en avoir un spécifique à la commune. En 2023, comme c’était notre premier Comptoir en début de législature, on a préféré attendre un peu avant de se lancer. Cette année, plusieurs éléments nous ont motivés : nous sommes partenaires officiels de la manifestation et cela nous a paru logique, voire indispensable, d’avoir notre propre espace.
Le Courrier : Quel est l’objectif de ce stand communal ?
Olivier Sonnay : Ce stand, c’est avant tout une opportunité de créer du lien. On aime communiquer, expliquer ce que l’on fait, rencontrer les gens. C’est dans cet esprit que les membres de la Municipalité ont chacun choisi deux thèmes à présenter, en lien avec leurs dicastères. Ça permet aux visiteurs de découvrir les enjeux locaux de manière vivante et directe.
Le Courrier : Quelles thématiques allez-vous développer avec les visiteurs ?
Olivier Sonnay : Nous allons aborder des sujets concrets qui touchent la population au quotidien : la jeunesse et les sports, le développement de Palézieux, les travaux publics comme la traversée d’Oron, ou encore la gestion des déchets. Il y aura aussi des informations sur la durabilité, la mobilité ou l’énergie. L’idée, c’est de montrer de manière simple et accessible comment fonctionne une commune, comment les décisions sont prises, et surtout pourquoi elles comptent. Chaque municipal sera là pour présenter son domaine, répondre aux questions et échanger avec les habitantes et habitants. C’est une belle manière de rapprocher les autorités de la population.
Le Courrier : Serez-vous tous présents sur place pendant toute la durée du Comptoir ?
Olivier Sonnay : Pas tout le temps, non. Chacun est responsable de sa tranche horaire et de son animation. Moi, je serai là souvent, mais j’ai aussi d’autres engagements pendant ces quatre jours. L’idée, c’est que les gens puissent échanger directement avec nous, dans une ambiance décontractée.
Le Courrier : Quelle importance a le Comptoir pour la commune d’Oron ?
Olivier Sonnay : Enorme ! C’est un rendez-vous incontournable pour toute la région. C’est avant tout une vitrine pour les entreprises, mais aussi un lieu de convivialité. On y retrouve des amis, des voisins… des gens qu’on ne croise parfois que tous les deux ans, justement au comptoir.
Le Courrier : En tant que partenaire, que met concrètement la commune à disposition pour cet événement ?
Olivier Sonnay : On ne se contente pas de verser une participation financière. On met aussi à disposition nos infrastructures, nos équipes. C’est une vraie implication à plusieurs niveaux. Et c’est la première fois qu’on a un stand entièrement communal, ce qui marque un vrai tournant dans notre engagement.
Le Courrier : Quelle stratégie met en place la Municipalité pour accompagner ce type de manifestation ?
Olivier Sonnay : Notre stratégie, c’est de fédérer. Fédérer les entreprises en organisant par exemple le Forum économique le jeudi, fédérer également les forces vives, les citoyennes et citoyens autour d’un projet commun. Le Comptoir s’inscrit parfaitement dans cette logique. Plus le temps passe, plus on y tient. On veut que l’aventure continue, et qu’elle évolue avec le développement de la région.
Interview de Daniel Sonnay, municipal et président du Groupement forestier Broye-Jorat
Le Courrier : Comment est né ce secteur « bois » si emblématique au Comptoir régional ?
Daniel Sonnay : Ah, c’est tout un historique ! L’idée a germé avec quelques collègues, notamment M. Ruch et M. Beaud, lors de l’édition du Comptoir en 1998. On cherchait à gagner de la place et c’est ainsi qu’est née cette ossature bois supérieure, qui permettait d’exploiter une surface supplémentaire. C’est là que tout a commencé pour le secteur bois, qui s’est imposé comme une vraie vitrine régionale. On y retrouve une atmo-sphère conviviale, un peu plus calme, et surtout une belle mise en valeur de nos métiers et du savoir-faire liés à la forêt.
Le Courrier : Quel est votre rôle aujourd’hui dans l’organisation ?
Daniel Sonnay : Je suis responsable de la construction et également président du groupement forestier Broye-Jorat. Cela me met en lien constant avec les gardes forestiers, les bûcherons et toutes les personnes qui gravitent autour de ce monde. Mon travail au sein du Comptoir, c’est de les motiver, de les réunir et de veiller à ce qu’à chaque édition, on ramène cette ambiance unique, cet esprit forêt. Parce qu’on a des métiers magnifiques, porteurs de sens, et j’espère qu’en voyant cela, certains jeunes se diront : « Pourquoi pas moi ? »
Le Courrier : Concrètement, que représente ce secteur en termes de surface et de logistique ?
Daniel Sonnay : On parle de plus de 2000 m² de surface bois engagés sur la place du Comptoir. Ce sont principalement des panneaux en épicéa, qui donnent cette touche si chaleureuse à l’ensemble. Cette année, on a même pu accueillir 20 exposants supplémentaires grâce à une plateforme à l’étage. C’est une belle carte de visite pour la région. Et tout cela est monté par une petite équipe de quatre personnes et un machiniste, en l’espace d’une quinzaine de jours.
Le Courrier : Quels ont été les défis techniques cette année ?
Daniel Sonnay : Le grand défi, c’est toujours d’adapter la structure existante. On a pensé à tout ça dès la construction de la gare routière en prévoyant des ancrages adaptés. Cette année, on a allongé une trame de poutraison pour agrandir l’espace. Et bien sûr, chaque nœud de la charpente est contrôlé méticuleusement. Ce n’est pas une structure permanente, donc il faut une vigilance maximale. Et je tire mon chapeau aux monteurs, dont l’un prendra sa retraite après cette édition.
Le Courrier : Et la météo, ça joue un rôle ?
Daniel Sonnay : La météo joue surtout pour les tentes, donc c’est surtout notre fournisseur de structures, qui en subit les conséquences directes. Nous, du côté bois, on veille surtout à ce que tout tienne solidement, quelles que soient les contraintes.
Le Courrier : En termes de durabilité, comment se positionne le comptoir ?
Daniel Sonnay : C’est un point essentiel. La totalité des poteaux sont réutilisés à chaque édition, certains ont plus de 20 ans. Les panneaux trois plis (qui délimitent les stands) sont quant à eux changés. Une fois démontés, ils sont réemployés dans d’autres structures ou éléments de construction. Il y a un vrai effort de circularité. Et puis, travailler le bois, c’est déjà en soi une démarche durable : c’est beau, chaleureux, local, et porteur de valeurs.