15 tonnes de CO2 par an et par Vaudois
Conférence de presse de l’Etat de Vaud à Cully le 17 juin 2024 – Renforcement du soutien de l’Etat à l’élaboration de plans climat communaux
En 2019, pour l’ensemble du canton de Vaud, un bilan carbone a été réalisé afin de dresser un état des lieux des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les émissions totales pour le canton atteignent 12,3 millions de tonnes de CO2 éq. annuelles. Cela représente plus de 15,2 tonnes d’émissions par habitant. Et cela ne diminue pas.
En juin 2023, devant ce constat alarmant, les Vaudois ont accepté à 63 % une initiative populaire cantonale : « Pour la protection du climat ». La protection du climat et de la biodiversité devient ainsi un des buts constitutionnels principal de l’action de l’état.
La neutralité carbone doit être atteinte sur le territoire vaudois d’ici à 2050 au plus tard. Pour y parvenir, l’Etat et les communes sont tenus de réduire significativement les impacts climatiques négatifs de leurs politiques publiques. En outre, le canton et les communes doivent se doter de plans d’action et d’objectifs intermédiaires pour 2030 et 2040 afin que l’on puisse juger des progrès et des effets de la politique climat ces prochaines années.
208 millions investis
Du côté du Château, ça bouge. Lors d’une conférence de presse tenue à Cully, lundi 17 juin, Christelle Luisier Brodard, présidente du Conseil d’Etat, a détaillé les mesures prises pour dynamiser la politique climat cantonale en favorisant les synergies entre les communes.
C’est que le sujet est si vaste ! Décarboner les activités du CHUV ; favoriser un report du transport de marchandises de la route au rail ; atteindre l’autonomie électrique en 2035 pour les bâtiments de l’Etat ; renforcer l’autonomie des ressources nécessaires à la production agricole et ainsi de suite, toute activité humaine étant susceptible d’être plus ou moins décarbonée. Par où commencer ? Par où continuer ? Quelles sont les priorités ? Quels sont les premiers investissements à entreprendre ? Les villes et leurs agglomérations peuvent compter sur des spécialistes en la matière, mais pas les petites ou moyennes communes qui n’ont ni les compétences ni les moyens ni le temps de mettre en œuvre un Plan climat adapté à leurs besoins. Le canton en débloquant 8 millions vient à leur aide. C’est peu par rapport aux 200 millions investis par le canton en la matière, mais c’est bienvenu pour étudier, planifier et mettre en route des projets locaux qui peuvent démarrer rapidement dans les 80 communes actuellement en possession d’un « Plan énergie et climat communal (PECC) ». Restent toutes les autres communes qui doivent elles aussi s’y mettre : Constitution oblige !
Pour aider les plus faibles à faire le pas, une aide cantonale de 8 millions est prévue. Le subside cantonal va jusqu’à 20’000 francs par an pendant deux ans puis 10’000 francs au maximum pour les deux années suivantes, soit 60’000 francs sur quatre ans au maximum. Les communes peuvent choisir librement leur mode d’accompagnement, collaboration avec un spécialiste par exemple. Une attention particulière est mise sur la mutualisation des outils et des compétences : enquêtes, analyses, propositions, mise en œuvre, évaluation. Les expériences des uns profitent ainsi aux autres. 80 communes ont déjà des PECC avec de nombreux outils communs : rénovation des bâtiments, pose de panneaux photovoltaïques, création des fonds communaux énergie-climat-durabilité.
Le canton, quant à lui, investit 200 millions pour accélérer la réduction des émissions. Il renforce l’exemplarité de l’Etat en tant que propriétaire et exploitant de très nombreux immeubles, il adapte et modernise la législation.
Du concret, du concret ! C’est ce que tout le monde demande pour faire baisser nos 15 tonnes de CO2 par habitant.