« Parc périurbain du Jorat » ?!
Propos recueillis par Gil. Colliard | Sur la trame depuis le printemps 2014 avec l’accord de principe de Jacqueline de Quattro pour le dépôt par le canton de Vaud d’un dossier de candidature à la création d’un parc naturel périurbain dans le Jorat, l’étude avance bon train avec l’entrée en fonction, l’automne 2016 de l’équipe du projet sous la direction de Sophie Chanel. A première vue, comment ne pas être emballé par le projet de création d’un parc périurbain dans les bois du Jorat, à la porte de l’agglomération lausannoise? Mais quels sont réellement les enjeux d’un tel parc? Qui a entretenu cette forêt, si chère aux citadins et citoyens limitrophes, puisqu’elle accueille plus de 1’500’000 visiteurs par année et que le développement urbain et une envie de retour à la nature vont accentuer la courbe? Alors qu’une tendance à la revalorisation des matériaux nobles et régionaux s’amorce par une prise de conscience écologique et sanitaire, faut-il accepter de ne plus exploiter et entretenir 400 ha en plein cœur du plus beau massif forestier de notre canton? Daniel Sonnay, président du Groupement forestier Broye-Jorat, affiche son inquiétude et son indignation quant à ce projet et appelle à la réflexion au moyen d’une lettre ouverte à la population, qui aura le dernier mot quant à sa réalisation. GC
Daniel Sonnay en appelle à la réflexion et au bon sens
«Le projet en faveur d’un parc périurbain qui est à l’étude dans le cadre de l’«Association-Jorat une terre à vivre au quotidien» m’inquiète. Sophie Chanel, mandatée pour mener à bien la création de ce parc a pour but de faire en sorte que le projet devienne réalité dans les prochaines années. Comment peut-on envisager de prendre 400 ha du plus gros et du plus beau massif forestier vaudois pour le laisser à l’abandon ? Plus d’exploitation, impénétrable, on parle même d’y engager des rangers pour surveiller les éventuels visiteurs. Peut-on qualifier de sérieux cette condamnation de 4 km2 de forêt au nord du grand Lausanne?
• 400 ha en friche, est-ce vraiment ce que l’on veut?
• Comment gérer l’eau potable en souterrain?
• Que pensent les hommes du terrain qui pendant des années ont entretenu ce magnifique patrimoine actuel?
• A-t-on pensé à nos épicéas, particulièrement beaux dans nos régions, entre 700 et 900 m d’altitude?
Les magnifiques grumes finiront en pourriture. Cela n’a pas de comparaison avec le Parc national suisse des Grisons souvent cité.
• On estime à un million et demi le nombre de personnes qui visitent les bois du Jorat chaque année. Où iront-ils? Chez nous, dans les forêts voisines et naturellement avec leurs véhicules.
• Chasseurs, champignonneurs, hommes de bon sens du patrimoine forestier, filière du bois, réveillez-vous! La forêt est en péril.
Je vous invite tous à prêter une attention toute particulière à ce fantasme écologique. A mon point de vue de municipal des forêts de la commune d’Oron ainsi que président du Groupement forestier Broye-Jorat et sensible aux arbres et à la filière du bois, cela ressemble plutôt à un cataclysme et à un outrage aux travaux et aux soins apportés jusqu’à ce jour, sans parler du gaspillage financier!
Il faut souligner que depuis Lothar, l’exploitation fait un important effort pour l’écologie. Ce projet découle, d’exigences légales qui demande à ce que le 10% des forêts soit classé en réserves non exploitées. De nombreux territoires forestiers ont des accès difficiles et la remise en question de leur exploitation ne poserait pas de problème. Pourquoi ne pas y réfléchir?». Daniel Sonnay