Seuls les enfants savent aimer Cali – Editions Cherche midi
Milka | A l’heure où la mode est de s’essayer à tout, les joueurs de foot devenant animateurs, les miss météo devenant actrices, certains écrivains devenant commentateurs sportifs, on peut s’interroger sur le fait qu’un «chanteur» devienne écrivain. Certains ont essayé et se sont lamentablement plantés. Sauf que Cali est auteur, compositeur, interprète. Ça laisse présager d’une certaine «plume». On en vient au contenu. Parler de son enfance. Encore une fois, c’est un exercice difficile pour ne pas tomber dans la sensiblerie. Rassurez-vous, il n’a été ni battu, ni rejeté. Il a simplement perdu sa maman. A l’âge de six ans. Oscar Wilde disait: les enfants commencent par aimer leurs parents, ensuite ils les jugent, quelquefois ils leur pardonnent. Ce petit garçon a perdu sa maman à l’âge où on aime ses parents. D’un amour infini et inconditionnel. Il en parle avec amour dans l’entier de son récit. Ce pourrait être lassant, parce que les souvenirs qui nous sont propres peuvent ne réveiller des émotions que pour celui qui les raconte. Mais là, on se laisse aller, on se laisse prendre en charge, c’est doux, agréable, sucré. Il parle du traumatisme qu’a été sa mise à l’écart de l’enterrement parce qu’il était trop petit. De son meilleur ami, de sa petite amoureuse, de ses grands-parents qui ont énormément compté, de tout ce village qui lui a donné des petits signes d’amour qui l’ont aidé à grandir. Des colonies qu’il n’a pas aimées et où il a manifesté son désaccord par un mutisme total pendant tout son séjour, du concert d’Annie Cordy où il a refusé de se rendre. De ses deux sœurs, de son frère, de son petit chat. Mais aussi de son père, veuf désemparé qui s’est toujours préoccupé pour ses enfants. A chaque instant, chaque souvenir se rapproche des nôtres, il nous parle de son enfance qui pourrait tout aussi bien être la nôtre, mais sans jamais se plaindre. Il raconte, c’est tout. Alors même s’il s’est fait démonter sur certains plateaux télé avec des pseudo écrivains qui s’octroient le droit de démolir le travail des autres, je pense que c’est un très beau livre, bien écrit, qui fait du bien. On a juste envie en le lisant d’un bon chocolat chaud accompagné d’une bonne madeleine.