Une sécurité de proximité
Claude Quartier | Jeudi 23 avril, à la grande salle de Pully, drapeaux, préfet, syndics, pasteur, fanfare et hymne vaudois étaient présents pour la cérémonie des Corps sécuritaires de la région. Entendez par là, la Police Est lausannois créée il y a cinq ans par les communes de Pully, Paudex, Belmont, Savigny; le SDIS-Ouest Lavaux (pompiers) qui regroupe les communes de Belmont, Paudex, Pully, Lutry; l’ORPEC (protection civile) de Lausanne Est créée il y vingt ans. Une fusion avec les ORPC Lavaux et Oron est en cours pour épouser les contours du district.
Une sécurité de proximité
Cette énumération montre mieux qu’un long discours les spécificités de la politique de sécurité en Suisse. Les tâches incombent à la Confédération, aux cantons et finalement aux communes. Cette décentralisation et des raisons historiques conduisent à une répartition territoriale différente pour chacune de ces institutions. Ce qui est une curiosité.
Ces trois organisations ont des activités bien précises et sont comme les maillons d’une chaîne. Aucun ne doit être plus faible que l’autre faute de quoi la sécurité globale n’est plus assurée. D’où la nécessité de collaborer entre les institutions. Enfin, à part la police constituée de professionnels formés selon les standards actuels, les pompiers et la protection civile font appel à des volontaires encadrés par quelques professionnels.
Tout ceci fait que les tâches de sécurité ne sont pas confiées exclusivement à des corps spécialisés, mais qu’elles diffusent à travers la population et c’est ce qui fait sa popularité et sa force. Ainsi l’ORPEC comptabilise 615 astreints, dont 246 miliciens sont affectés à l’intervention et à l’appui régional. Le SDIS compte 177 sapeurs pompiers avec plus de 40 pompiers disponibles pour les interventions en semaine. Quant à la police, bien que composée uniquement de professionnels assermentés, elle a pour principale mission d’assurer la sécurité de proximité, sur le territoire des communes partenaires.
Cette organisation sécuritaire complexe demande pour être efficace d’être bien acceptée par la population et d’être attractive pour les collaborateurs. C’est le cas. Le renouvellement des effectifs du SDIS ne pose pas de problèmes, le service civil reste populaire et plus attractif que l’armée dont on en comprend plus très bien la tâche alors que la sécurité locale reste une aspiration prioritaire de la population. Pour les policiers, la demande est forte, et on voit même des femmes qui se lancent dans cette profession en plein développement.
Rendre honneur
La cérémonie de Pully n’avait pas pour but de présenter les comptes et les bilans des trois organisations sécuritaires ou leur rapport d’activité, qui d’ailleurs pour la police n’est pas encore disponible (parution début juin). Il s’agissait par ce décorum, ces discours et ces airs de fanfare, de rendre honneur à ces hommes et ces femmes qui s’engagent comme professionnels ou volontaires dans des activités propres à assurer la sécurité de tous, qui vont du plus banal événement comme la course à travers Pully à la gestion d’événements imprévisibles comme l’ouragan Lothar ou des carambolages monstres sur les autoroutes (Belmont 2008).
Notre sécurité repose sur des organisations régionales connaissant parfaitement le terrain et tous les aspects de la vie locale. Cela n’évitera peut-être pas la folie imprévisible d’un conducteur désaxé au volant d’une voiture bélier, mais cela assure un très bon niveau de sécurité au quotidien. Aussi bien le préfet de Lavaux, Daniel Flotron que le syndic de Pully, Gil Reichen ont su trouver les mots justes pour remercier ces centaines de personnes qui contribuent au «mieux vivre» dans notre région.
Parmi les nombreux promus à des grades supérieurs dans chacune des organisations citons la prestation de serment des nouveaux collaborateurs du Service de police, dont deux aspirants qui viennent de terminer leur brevet fédéral à Savatan.