Un salon de coiffure du 19e siècle
Gérard Bourquenoud | Au Moyen Age, en Suisse, les cheveux courts étaient considérés comme un signe de subordination, de liberté personnelle restreinte ou même de soumission volontaire. Il faut savoir qu’à une certaine époque, la coiffure était en corrélation avec les canons de la mode qui déterminaient la longueur et la couleur des cheveux. Au 15e siècle, la chevelure blonde correspondait à un idéal de beauté, c’est pourquoi les femmes utilisaient du souffre pour teindre leurs cheveux, les décoloraient au soleil en appliquant du blanc d’œuf et en les séchant sous un panier tressé. Un document très ancien sur la coiffure précise qu’au XVIIe siècle, c’est la couleur noire d’une abondante chevelure qui était à la mode pour les hommes comme pour les femmes. En Grèce, les jeunes portaient des cheveux longs jusqu’à l’âge de 18 ans, puis les coupaient parce que devenus adultes. Qu’elle que soit l’époque vécue, on a toujours accordé une importance particulière à la chevelure qui évolua au fil des siècles par de longues tresses, des boucles, des queues de cheval, alors que bon nombre de femmes ornaient leurs cheveux de bijoux, de perles, de fleurs et même de baies. Les perruques étaient réalisées avec des cheveux naturels, du fait que la croyance populaire et la magie en faisaient, semble-t-il, la vie et la force, tout comme l’habillement. Dans les années 1960, alors que les coiffures masculines étaient courtes et soignées depuis 150 ans, les jeunes gens se laissèrent pousser les cheveux sur le front et la nuque, comme les Beatles, ce qui obligea le Département militaire fédéral en concertation avec les clubs de lutte suisse et de gymnastique, a édicté des prescriptions strictes contre cette mode considérée antipatriotique. Ce salon de coiffure du 19e siècle n’était équipé que d’un lavabo et quelques instruments utiles à réaliser une coiffure dite de beauté pour les clients qui, à cette époque, étaient reconnaissants aux quelques coiffeurs qui bénéficiaient d’une formation dans cette profession.