Un regard de la terre, aux racines paysannes

Gérard Bourquenoud | Notre espace naturel a été fort longtemps un conte de fée qui, malheureusement, depuis quelques décennies, diminue à un rythme effrené, sur lequel nos politiques ont tendance à fermer les yeux, ce qui chagrine la plupart des paysans et d’autres métiers de la terre qui se lancent dans l’aventure. La campagne est en effet de plus en plus envahie par le béton des constructions, la multiplication des serres destinées à produire des fruits et légumes toute l’année, sans oublier les antennes 5G qui risquent d’enlaidir les
paysages, tels que les vignobles. Et pourtant, les gens des villes se rapprochent de plus en plus de la nature et de la campagne. Ils participent même aux fêtes paysannes. L’exemple est donné par le brunch de la fête nationale suisse où citadins et paysans réunis, font revivre avec fierté les bases morales et matérielles sur lesquelles la Suisse a été fondée, à l’image de cet authentique paysan du cru dont le visage exprime le travail de la terre et la foi qui l’anime. La barbe, quelques rides et des bretelles confectionnées par lui-même, font de ce personnage presque unique, un second Guillaume Tell. Plus de sept décennies nous séparent de cette photo qui nous fait découvrir un homme au regard franc et expressif, marqué par le dur labeur quotidien. Déjà à cette époque, la construction de chalets de vacances ou résidences secondaires se développait à la montagne et cela l’attristait de voir disparaître de magnifiques pâturages et même de la forêt. Son seul espoir était l’enfant qu’il tient dans ses bras, future génération destinée à prendre la relève.