Un legs important allège le déficit prévu
Conseil communal du 18 juin de Chexbres

Les comptes de la commune de Chexbres, meilleurs que budgétés grâce à un legs, ont été rapidement validés par le Conseil communal mercredi 18 juin. Lors de cette première session de l’année, les autorités ont aussi discuté de la piscine, de places de jeux, et de la parcelle Préalpina.
Diane Zinsel – Acceptés à l’unanimité des membres présents, les comptes de Chexbres finissent sans surprise dans le rouge, mais avec un déficit bien moins important que prévu : 11’672 francs au lieu de près de 1,35 million de francs. Cette différence s’explique principalement par des rentrées imprévisibles qui ont permis d’éponger une partie des frais, précise le syndic Alain Bouquet en fin de session. « Une personne vivant dans le village a légué par testament plusieurs centaines de milliers de francs à la commune. Nous avons aussi récupéré, via le canton, une manne d’arriérés d’impôts sur le revenu », poursuit-il. A ces revenus inattendus s’ajoute aussi le report d’un certain nombre de travaux d’investissement budgétisés, en attente des autorisations nécessaires ou de levée d’oppositions.
Parallèlement, les charges de la commune, qui s’élèvent en 2024 à plus de 11,4 millions de francs, sont aussi plus légères que planifiées (-2,55 %) et qu’en regard de l’exercice 2023 (-12.11 %). « Au sein de la Municipalité, nous avons été très attentifs aux dépenses, en essayant de prioriser un maximum à l’intérieur des dicastères, de manière à être à la fois efficaces et efficients », précise le syndic qui rappelle que l’exécutif n’a pas un pouvoir de décision sur la totalité de son budget, mais sur environ 40 %, car le reste est destiné aux contributions cantonales et intercommunales dont fait partie Chexbres. Pour la suite, le syndic ne se fait pas de souci : « Chexbres a des finances plutôt saines et stables, il n’y a aucune raison d’élaborer des budgets inquiétants. D’autant que les recettes de la commune sont en hausse, grâce notamment à l’impôt foncier et aux droits de mutation ».
Deux millions à terme pour la piscine
L’avenir de la piscine de Chexbres, au cœur de rumeurs dans le village, a également été abordé. Devant le plénum, le syndic a répété que la Municipalité n’avait pas l’intention de raser l’aménagement pour y mettre un immeuble locatif. « Nous avons rencontré une délégation issue de l’association qui s’occupe de la gestion de la piscine pour faire le point et leur avons réaffirmé notre volonté de conserver la structure et d’investir ces dix prochaines années un crédit total de deux millions de francs pour sa rénovation ». Un préavis pour la première étape des travaux devrait rapidement arriver sur la table des conseillères et conseillers communaux. Cette première enveloppe d’environ un million doit permettre d’assainir les installations liées à l’eau et au chauffage afin de répondre aux normes fédérales d’ici 2027. Une deuxième enveloppe d’un montant similaire sera destinée à la rénovation des infrastructures de la piscine.
La question de la gouvernance du site reste pour l’heure ouverte. L’association doit désormais se déterminer pour savoir si elle veut continuer à gérer la piscine ou s’il faut plutôt municipaliser l’infrastructure. « Nous n’avons pas encore abordé le sujet en assemblée », répond la conseillère Sibylle Zoppi, également membre du comité de l’association de la piscine de Chexbres. Les membres du comité seraient plutôt pour poursuivre leur activité, mais cela dépendra aussi du nombre de départs de l’association, ajoute celle qui se dit rassurée par les propos tenus quelques minutes plus tôt par le syndic.
Feu vert du TF pour la parcelle Préalpina
« Les travaux sur la parcelle Préalpina vont pouvoir commencer. Le permis est définitif et exécutoire », s’est réjoui le municipal Betrand Kolb, en charge des bâtiments, des cultes, de la police des constructions, des sports et de l’urbanisme. Le projet, déposé en 2021, prévoit la construction de six immeubles, pour un total de 57 logements, sur le parc qui jouxte l’hôtel Préalpina sur les hauts de Chexbres. Le Tribunal fédéral
a donné son feu vert à la fin du mois d’avril,
rejetant les recours des opposants.
« L’office fédéral de la protection de la faune et de la flore, notamment, s’inquiétait du devenir dans les environs d’un oiseau qui figure sur la liste des espèces en danger. Le propriétaire de la parcelle a accepté de mettre en place des mesures pour protéger le volatile, ce qui a finalement convaincu la Cour », explique Bertrand Kolb. Cette décision vient mettre un terme à un dossier qui traîne en réalité depuis 1985, date des premiers plans prévoyant la construction d’immeubles. Plusieurs projets, tous attaqués en justice, déboutés puis abandonnés, avaient suivi.
Comportements désécurisant
Les autorités ont aussi discuté de deux places de la commune – la place Bleue et celle du Frût. Le conseiller communal Marc Lambelet souhaiterait que l’exécutif trouve une solution pour que la place de jeux du village, investie par des individus qui instaurent un climat d’insécurité et écoutent de la musique de manière incivile, retrouve son calme. Le municipal Jean-François Chevalley, responsable notamment des Espaces verts, de la Sécurité et de la prévention, a dit comprendre la demande tout en soulignant être limité dans ses moyens de réaction. L’exécutif a néanmoins promis de revenir devant le plénum avec un éclairage juridique. Quant à la place du Frût, le conseiller communal Yvan Favre souhaiterait savoir si un projet de rénovation de la cuisine et des sanitaires, jugés désuets, est prévu. C’est le cas, affirme le municipal Bertrand Kolb, mais la situation est complexe. « Au vu de la vétusté des installations, il faudra changer le tout en même temps ».
A noter, enfin, que la première séance de l’année a aussi adoubé un nouveau président du Conseil communal. Andréas Chevalley, jusqu’ici vice-président, remplace Jean-Luc Dutoit pour cette dernière année de la législature. « C’est une fierté et un honneur de pouvoir représenter la commune dans cette belle fonction », a-t-il déclaré après son élection tacite par applaudissement.