Riches débats au Conseil communal d’Oron
Conseil communal du 8 décembre
La dernière assemblée du Conseil communal d’Oron, lundi soir, a donné lieu à de nombreux échanges. La séance s’est achevée après près de trois heures de discussions.

Texte et photo Diane Zinsel | De la rénovation de toilettes à une réflexion sur la laïcité en passant par le budget, cette assemblée a été riche », a résumé la présidente du Conseil communal d’Oron, Anouk Hutmacher, au moment de clore les débats.
Le gros morceau de cet ordre du jour, le budget 2026, a été approuvé à l’unanimité, moins une abstention, non sans avoir provoqué quelques débats. Le syndic, Olivier Sonnay, a rappelé à plusieurs reprises à quel point il avait été difficile d’établir un budget sans pouvoir s’appuyer sur des comptes précédents. L’exercice 2025 n’étant pas encore bouclé et celui de 2024 reposant sur un autre système comptable, tant la Municipalité que le Conseil communal ont dû travailler avec un comparatif entre le budget 2025 et celui de 2026.
Plusieurs questions ont donc concerné des différences importantes de montants prévus en matière de chauffage et d’électricité. Une conseillère a pointé l’exemple des charges relatives à l’entretien de l’abri PC Châtillens qui passent de 500 à 10’000 francs. « Le site est depuis peu utilisé pour donner des cours de musique, a expliqué le municipal en charge des bâtiments et domaines, Thierry Menétrey. En raison de l’atmosphère pas très saine, et à la suite de plusieurs remarques d’enseignants et de parents, nous avons installé un déshumidificateur qui tourne tout le temps, ce qui gonfle la facture ».
Un amendement refusé
Le groupe PS et sympathisants aurait souhaité augmenter le montant dédié aux transports publics régionaux afin d’améliorer l’offre en la matière entre les différentes localités de la commune. La majorité du plénum a suivi la Municipalité qui, sensible à la question, estime que le moment est mal choisi, car elle souhaiterait renégocier avec le canton la part de la facture qui incombe à la commune.
Dans le détail, ce budget présente un total des charges de 32’483’000 francs pour un total de revenus de 31’537’700, soit un déficit prévisionnel de 945’300 francs. De son côté, la marge d’autofinancement s’élève à 791’600 francs. Même si elle est positive, celle-ci ne permettra pas à elle seule d’investir sans avoir recours à l’emprunt. A noter, que cette année, la péréquation financière entre communes vaudoises n’est pas favorable à Oron : elle pèse 282’400 francs de plus dans les charges alors qu’elle représentait 40’000 francs de revenus en 2025.
Des nouvelles toilettes
Lundi soir, le Conseil communal a aussi accepté un crédit d’investissement de 138’000 francs visant à installer de nouvelles toilettes publiques, conçues pour être plus résistantes au vandalisme, sur la place de la Foire à Oron-la-Ville. Le projet prévoit la mise en place d’un module WC automatisé, non genré et conforme aux normes pour les personnes à mobilité réduite, à côté du bâtiment actuel régulièrement vandalisé. L’enveloppe inclut une réserve d’environ 10 % pour faire face aux éventuels imprévus.
Selon la commission qui s’est chargée d’analyser la demande de la municipalité, la place de la Foire constitue un espace central et vivant de la localité, entourée de nombreux commerces et accueillant un marché hebdomadaire et diverses manifestations. « La présence de toilettes publiques accessibles, fonctionnelles et sécurisées est indispensable », ajoute-t-elle. Le plénum a suivi à l’unanimité. Ces nouvelles toilettes devraient être prêtes durant le premier semestre 2026. En attendant, des WC provisoires seront installés cette semaine encore, a précisé Thierry Menétrey.
Discours religieux
Durant cette assemblée, le Conseil communal d’Oron a aussi discuté d’une interpellation de la conseillère Martine Meyer qui aurait souhaité supprimer tout message religieux lors de l’assermentation des nouveaux conseillers. Par cette demande, « je souhaite vous sensibiliser de l’importance d’organiser une cérémonie d’installation des autorités communales sans couleur religieuse et sans prise de parole d’une représentante religieuse ou d’un représentant religieux, dans le respect des convictions de toutes et tous », a-t-elle relevé. Le but n’est pas de nier la tradition chrétienne de la commune, ni de l’épurer de tous les signes religieux ou confessionnels ; l’enjeu, ici, est d’avoir une séparation claire des pouvoirs entre Eglise et Etat, en particulier lors d’une cérémonie d’investiture laïque, a-t-elle plaidé en substance, rappelant que cette tradition n’était « pas du tout répandue » dans toutes les communes vaudoises.
Après plusieurs prises de parole, l’interpellation a finalement été rejetée par 28 voix contre 18 et 7 abstentions. La majorité ayant suivi l’argumentation de la Municipalité estimant que son acceptation ouvrirait la porte à d’autres revendications qui s’attaqueraient aux traditions chrétiennes de la Suisse et de la région, notamment par exemple la suppression des illuminations de fin d’année, liée à Noël. « Par ailleurs, on ne voit pas de mal à ce qu’un pasteur nous souhaite tout de bon dans un message empreint d’humanité », a noté le syndic.


