Evénement gratuit et ouvert à tous, le « City Event » est organisé depuis 2018 en dehors du périmètre de la Pontaise. Si le stade lausannois accueille les vedettes internationales de l’athlétisme, le saut à la perche homme s’est quant à lui déroulé à la place de la Navigation. Reportage sur la construction de ce morceau de stade éphémère.

Un brouhaha omniprésent règne sur la place de la Navigation à Ouchy en ce mercredi après-midi. A la veille de la compétition qui recevra les meilleurs mondiaux de la discipline, barricades et bâches noires encerclent toute la place. Pourtant, rien de secret ne se trame derrière cette armature, puisque dès le lendemain, curieux et passionnés pourront venir librement admirer les athlètes s’élevant à plus de 6 mètres.

Côté lac, les camions des télévisions suisse et internationale et les gradins ne permettent pas de voir grand-chose. En amont, le décor est différent, puisqu’il suffit de faire dos à la ville pour contempler un drôle de spectacle: le remue-ménage des bénévoles. 

Sans eux, rien de tout cela ne serait possible. Si le dôme et les gradins sont édifiés par des entreprises privées, tout le reste est construit par des volontaires. Ils s’appellent Laure, Marc-Henri ou Jean-Claude et s’affairent depuis mardi après-midi. Car le temps presse, tout doit être terminé pour le lendemain à 16 heures, soit à peine 36 heures pour tout préparer.

Grande famille

Pour Marc-Henri Noverraz, ce travail de bénévolat est une première : « On m’a demandé de coordonner au maximum l’équipe qui construit les structures accueillant environ 1500 personnes sur une journée », informe le chef adjoint des constructions du meeting. Une première certes, mais pas sans expérience, car si l’habitant de Bourg-en-Lavaux est à la retraite depuis le 8 juin dernier, il a travaillé plus de quarante ans dans un bureau d’architecture : « J’ai dirigé des chantiers pendant 44 ans », ajoute le jeune retraité. Coordination d’une équipe, voilà le maître mot de Marc-Henri. Si l’ancien architecte ne connaissait presque personne lors de son arrivée, la grande famille d’Athletissima l’a accueilli à bras ouverts. 

Il peut être perturbant d’avoir un vide de 50cm de chaque côté »

Jean-Claude Progins, responsable des constructions

Plans en main, Marc-Henri ne cache pas que l’événementiel requiert une grande qualité d’adaptation : « Il y a pas mal de choses qui se gèrent sur place. Heureusement que j’étais accompagné de personnes plus expérimentées que moi », avoue en rigolant le chef adjoint. Pour l’aiguiller, Jean-Claude Progins, chef de la construction du City Event, n’a cessé de partager ses expériences passées.  

« Je n’ai que peu d’inquiétudes pour la préparation du City Event, car le responsable du montage collectionne les constructions dans l’événement sportif ». C’est que la piste de saut à la perche n’a cessé de changer d’emplacement: « La première édition s’est faite ici, avant de rejoindre le centre ville de Lausanne à la place du Flon en 2019 pour le saut à la perche homme et femme, ainsi que le saut en hauteur », se remémore le responsable des constructions, Jean-Claude Progins. 

Hormis le dôme où est situé le tapis de réception, la compétition homme de saut à la perche se caractérise par sa piste d’élan en hauteur : « Il peut être perturbant d’avoir un vide de 50cm de chaque côté », imagine Jean-Claude Progins. Pour les bénévoles, la difficulté n’est pas tant de marcher sur la piste, mais plutôt la bonne gestion des transports : « Tout le matériel stocké à Bioley-Orjulaz le restant de l’année est déplacé au stade de la Pontaise avant d’être descendu à Ouchy », précise Marc-Henri Noverraz.