Opinion
Le budget cantonal vaudois sous haute tension

Jean-Rémy Chevalley Municipal et député, Puidoux | Depuis que le projet de budget vaudois 2026 a été présenté par le Conseil d’Etat, on ne peut pas dire que ce soit le calme plat ! Certains parlent de budget d’austérité, de coupes drastiques, de mise en péril, d’appauvrissement alors que d’autres n’hésitent pas à utiliser des mots forts comme « désert social » ou un budget du mépris.
Rappelons que plus d’un milliard de francs sont affectés juste à l’aide pour l’assurance maladie et que chaque fois que le canton dépense 100 francs, 30 francs vont pour la prévoyance sociale et que les salaires de la fonction publique sont nettement plus élevés que dans le privé.
Remettons un peu l’église au milieu du village, tout d’abord ce n’est pas un budget d’austérité puisque les charges augmentent de 432 millions ! Les revenus augmentent mais pas suffisamment pour couvrir les charges, l’économie mondiale n’y est peut-être pas étrangère, les plus puissants pays du globe sont dirigés par des personnages pour le moins douteux et le mot est faible, des conflits ravagent la moitié de la planète, on ne peut pas vraiment parler de beau fixe !
Dans ce contexte, notre pays respectivement notre canton ne s’en sort pas trop mal et si les retombées de cette mauvaise situation mondiale nous affectent, elles sont moins ressenties que dans beaucoup d’autres pays.
La droite est devenue coupable de vouloir alléger la charge fiscale des Vaudoises et des Vaudois, de faire des cadeaux aux riches de ce canton !
Mais avant de fustiger les personnes aisées et les grandes entreprises de notre canton, il faut juste se rappeler que le 20 % des contribuables payent le 80 % de la masse des impôts et à la place de maudire cette tranche de la population, on pourrait juste de temps en temps lui dire merci, parce que sans ces 80 % d’impôts, il n’y aurait ni social, ni écoles, ni hôpitaux, etc. !
Alors pourquoi un tel mécontentement face au budget 2026 ?
La réponse est simple, aujourd’hui tout est dû et ce phénomène s’est accentué depuis la période Covid.
Il est devenu normal que les salaires augmentent chaque année, il est devenu normal que le temps de travail diminue, il est devenu normal de pouvoir prendre des congés sabbatiques, il est normal d’avoir des infrastructures de transport performantes, il est normal de…
Aujourd’hui, qui se pose la question de savoir s’il y aura quelque chose dans son assiette le lendemain, quand on tourne le robinet doit-on se poser la question de savoir s’il y a de l’eau qui va couler, quand on branche la prise du chargeur de son indispensable portable, doit-on s’inquiéter de savoir s’il aura de l’électricité pour le recharger, non tout cela est devenu trop naturel !
Alors pour ma part, ce n’est pas le budget 2026 qu’il faut changer, c’est l’état d’esprit de notre société !


