La série estival – Adieu les vignes, bonjour campagne !
Virées entre terrasses et prés

Tout cet été, Le Courrier vous emmène à la (re)découverte du district de Lavaux-Oron. Entre vignobles et forêts, petits bourgs et agglomérations, suivez le guide ! Cette semaine, nous quittons le paysage viticole de Lavaux pour rejoindre l’intérieur des terres.

Depuis la gare de Grandvaux, partez direction Chablais par le chemin de la Criblette. Celui-ci fait un virage à 90 degrés à gauche, puis presque un demi-tour à droite. Vous traversez des vignes sur une route goudronnée, et c’est sur ce genre de cheminement que le phénomène des « trois soleils » se fait le plus ressentir. Sur la gauche, un mur de pierre emmagasine la chaleur du soleil qui tape non seulement depuis le ciel mais aussi depuis son reflet sur l’eau. N’oubliez évidemment pas chapeau et crème solaire, car un soleil, c’est déjà dangereux pour la peau, alors imaginez trois !
Le chemin continue jusqu’à celui de la Segnire, qui descend perpendiculairement et offre une jolie vue sur Cully. Sur votre droite, un panneau vous informera des différents sommets de Haute-Savoie. Arrivés au chemin de la Blèche, tournez à gauche. Il n’est pas indiqué sur swisstopo, ni par un écriteau. Vous le reconnaîtrez car c’est celui à environ cinq mètres sous le panneau d’information des montagnes. Vous continuerez tout droit jusqu’au chemin de Bahyse. Observez bien les rangées de vigne que vous longez : à leurs bouts, les plants de rosiers ne sont pas là pour rien. En effet, les rosiers sont plus sensibles à l’oïdium, et font office de signal d’alerte pour le vigneron. Dès qu’un rosier tombe malade, il faut traiter. Cela ne protège cependant pas du mildiou, qui est encore plus problématique que son ami l’oïdium. Mais c’est déjà ça, comme on dit
Si, la semaine dernière, vous valsiez avec les voies de chemin de fer, cette fois, c’est avec l’autoroute que votre chemin va s’entremêler. Après être passés dessous, empruntez le chemin de la Merle. Arrêtez-vous un instant sur cette vue qui s’offre à vous, et imaginez-vous vivre de vos vignes dans ce petit creux du vallon il y a 70 ans. Si aujourd’hui, la présence de l’autoroute A9 ne se remet pas en question, on ne peut qu’imaginer l’effroi des habitants du coin devant la défiguration de leur vue et de leur terrain… Et si vous faites un saut supplémentaire dans le passé, jusqu’au XIXe siècle, vous ne vivriez ici pas que de vos vignes. A l’époque, viticulture et agriculture se pratiquaient ensemble. Les vignerons possédaient du bétail et des champs. Avec l’arrivée du mildiou (encore lui !) et d’autres complications, il est devenu difficile pour les paysans de garder leurs deux casquettes. Ils ont dû choisir.
Montée à la ferme
Descendez sur la route de Puidoux pour repasser sous l’A9 sur la route des Granges. Ne dépassez pas les rails ; longez-les jusqu’à passer cette fois par-dessus l’autoroute via une passerelle. Vous montez dorénavant sur une pente raide, en forêt. Au niveau d’un grand virage sur la gauche, le terrain d’une villa vous fait voyager quelque peu vers l’est.
Au sortir de la forêt, le paysage a complètement changé. Soudain, vignes, lac et autoroutes semblent bien loin. Car c’est dorénavant dans un environnement campagnard, entre vaches et pâturages que le chemin continue en direction de la ferme du Crotet. Sous un impressionnant tilleul, bifurquez à droite. C’est le chemin de la Bastioule. Après le numéro 6, une grande bâtisse avec un parasol de restaurant, un petit chemin mal déblayé monte sur la gauche. Il longe, d’un côté, cette maison aux allures de manège, et de l’autre, une forêt dense et, plus haut, un talus impressionnant. Sortis de la forêt, observez bien, des groupes de chamois se promènent entre les lisières, et même parfois en plein champs.
Au sommet de la colline chauve
Au bout du chemin du Mont-Chervet, la ferme du Bois de Romont vous attend. Des boissons en self-service pourront vous aider à vous remettre de cette montée. Car vous êtes arrivés à 800 mètres d’altitude et à partir de maintenant, il ne faut que redescendre. Pour ce faire, traversez le domaine de la ferme et continuez vers l’est. La route serpente à travers les bois. Ecoutez bien ! Saurez-vous reconnaître le merle, la grive draine et la fauvette ? Un peu plus loin, vous arrivez… au Montchervet. Mais pas celui que vous venez de quitter ! Celui-ci n’a pas de trait d’union. Le site du genevois Henri Suter, véritable mine d’or toponymique, nous apprend que ce nom pourrait « probablement » dire « colline chauve ». Ici, tous les chemins s’appellent Montchervet, inutile donc de vous dire de prendre celui-là ! Il faudra simplement continuer à suivre la direction sud-est. A partir d’ici, vous aurez une vue plongeante sur Puidoux-Village, que nous visiterons la semaine prochaine ! Arrivés à une intersection, une petite famille de panneaux jaunes vous indique que notre point d’arrivée se trouve à 15 minutes. Suivez cette direction jusqu’à un panneau de limitation de vitesse à 50 kilomètres/heures, car à ce niveau-là, il vous faut bifurquer à gauche. Un petit chemin forestier vous amène jusqu’aux premières habitations de Puidoux-Gare, jusqu’à plonger sur la gare.

Départ : Grandvaux
Arrivée : Puidoux
Durée : 2h10
Où manger ?
Vous trouverez peu de restaurants sur ce parcours. Vous pourrez soit partir le ventre plein, après vous êtes sustentés à l’auberge de la Gare de Grandvaux. Sinon, une petite place de pique-nique vous attend sur les hauts de Riex, juste avant la passerelle qui passe au-dessus de l’A9.
Arriverez-vous à trouver : une boîte aux lettres
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