Hommage à Laurent Blanc, paysan-musicien
Martine Thonney | Une foule d’amis et de connaissances a investi le temple de Mézières et ses abords ce jeudi 2 février. Toute une population tenait à rendre hommage à Laurent Blanc. Les bannières de trois fanfares et celle de la Jeunesse étaient présentes. Les fanfares réunies – celles du Jorat, de Puidoux et de Promasens-Rue – interprétèrent magnifiquement trois pièces sous la direction de David Aebi. Le pasteur Nicolas Merminod a repris les mots parus dans le faire-part qui rappelaient que la terre et la musique rythmaient la vie de Laurent.
Né en été 1965, Laurent a toujours baigné dans une vie paysanne. Ses parents, Jean-Pierre et Gisèle, agriculteurs dans l’âme ont élevé leurs deux fils – puisque Jean-Luc est né 3 ans après son frère – dans l’amour de la famille et de la terre. Après son école à Mézières et son année dans le canton de Berne, le voici prêt à étudier à Grange-Verney. Il reprendra ainsi le domaine du Champ d’Oguz, sis entre les Troncs et les Chardouilles. Son métier le conduira à être caissier de la Société de laiterie de Mézières et membre de celle de Peney-le-Jorat. Des paysans au conseil communal, c’est important et Laurent le fut également. Il se maria avec Brigitte et accueillit ses deux beaux-fils d’abord, puis son fils Etienne. Ces trois derniers écrivirent un message touchant plein de remerciements et de merveilleux souvenirs qui a été lu lors de la cérémonie de jeudi.
La musique tint une part essentielle dans le quotidien de Laurent. Petit garçon, il apprit les bases à l’école de musique de la fanfare du Jorat, suivant les traces de son papa. Passionné, il grimpa les échelons, suivit les cours au Conservatoire de Lausanne et obtint son diplôme. Il a intégré les rangs de la Joratoise, de Mélodia, de l’Echo du Chêne d’Aubonne. Directeur autodidacte, il a dirigé pendant 17 ans la fanfare paroissiale de Promasens-Rue puis celle de L’Echo des Rochers de Puidoux qu’il a dû quitter quand son état de santé ne lui a plus permis d’assouvir pleinement sa passion. Il a obtenu de remarquables résultats à la tête de ces ensembles. Il n’a jamais quitté les rangs de la fanfare du Jorat. Tour à tour, vice-président, responsable de l’Ecole de musique, sous-directeur, soliste: tout lui convenait! La formation actuelle doit beaucoup à l’engagement sans faille et à l’enthousiasme de Laurent.
La maladie s’était installée chez lui dès l’âge de 10 ans avec le diagnostic du diabète. Mais c’est en 2010 que tout s’est aggravé. Il a eu un courage devant tant de douleurs qui forçait l’admiration. En juin dernier, il a encore participé à la Fédérale des musiques de Vevey-Montreux. Après ces 6 derniers mois d’hospitalisation subis avec abnégation, il est décédé le 28 janvier dernier.
Le Jorat se souviendra de lui comme d’un homme discret et intègre, amoureux du travail bien fait. Ses cultures et son bétail étaient soignés à l’image des partitions musicales qu’il aimait. On pense fort à son épouse, sa maman, son fils, son frère et à tous les siens qui sont tout près et au loin. En écoutant le rythme des saisons et celui des fanfarons, Laurent ne sera jamais bien loin.