Fête des vignerons 2019 – Anne-Lise, Robert, Jean-Christophe et Vincent sont fins prêts
Propos recueillis par Christian Dick | Plusieurs familles ont l’expérience de la Fête des vignerons et l’ont vécue, de 1955 à aujourd’hui, quelques fois avec nostalgie, souvent avec bonheur. Le Courrier a rencontré l’une d’elles.
Chevalley est un nom bien connu chez les Amoureux. La famille de Robert
habite pourtant Rivaz et y exerce le beau métier de vigneron. C’est sur sa terrasse surplombant le Forestay avec vue sur le lac que nous nous sommes rencontrés, lui, son épouse Anne-Lise et leurs enfants Jean-Christophe et Vincent.
Une branche de la famille vient de Suède. Ils seront une dizaine à faire le déplacement pour la Fête et rester quelques jours. C’est l’occasion pour tous de maintenir le contact et pour eux de renouer avec leurs racines
vaudoises.
A quelles Fêtes avez-vous participé et quels souvenirs
en avez-vous gardé ?
En 1999, Robert, Anne-Lise et Vincent ont joué dans les Paysans de 1791. «J’avais 16 ans, se souvient Vincent. Nous jouions en famille et nous nous retrouvions après le spectacle au village fribourgeois, notre point de chute. A part la musique, la Fête était belle.»
Pour Robert, ce sera sa troisième Fête puisqu’en 1977, il jouait avec la fanfare de Puidoux. «Je l’ai trouvée fabuleuse. Il y avait peu d’animation dans la ville. Le public euphorique suivait notre troupe.»
Anne-Lise se rappelle bien de François Rochaix, le metteur en scène de la Fête précédente, et du plaisir qu’elle avait à le rencontrer.
Elle trouve Daniele Finzi Pasca encourageant, prévenant, et pour elle, cette Fête sera plus chaleureuse qu’en 1999.
Jean-Christophe jouait dans la fanfare de Puidoux et en garde des souvenirs grandioses.
La tante de Robert était de la Fête en 1955, les parents d’Anne-Lise en seront à leur troisième participation alors qu’un de ses oncles jouait dans la fanfare du Messager boîteux.
Comment se déroulent vos répétitions ?
Robert est percussionniste, Anne-Lise figurante dans la troupe de la Saint-Martin, Jean-Christophe joue dans la fanfare du Mont-Pèlerin et Vincent a intégré la troupe des Hommes du 1er Printemps. Il aurait souhaité être Cent Suisses, mais bon, accompagner et faire évoluer une larme géante lui va aussi. Il a des amis et des connaissances dans cette troupe. Cette Fête, il la sent bien.
Anne-Lise se concentre sur la chorégraphie. Avec des voisines, elles ont organisé du co-voiturage pour les répétitions à la Veyre. Elle portera une robe rouge avec un tablier. « J’étais ravie lors de l’essayage. »
La troupe des musiciens-percussionnistes joue avec une caissette et une caroille. Fait de bois, l’ustensile produit un son plus aigu. Le matériel reste sur place. «Les deux chefs qui dirigent les 38 percussionnistes sont formidables», s’exclame-t-il. A un moment donné, les musiciens entourent les cuves à vin, frappées elles aussi pour produire un son. Elles sont munies de roulettes et déplacées par les étourneaux. Robert porte le costume d’une sauterelle, qu’il trouve un peu léger.
Jean-Christophe, le fils aîné, joue dans la fanfare du Mont-Pèlerin,
constituée de plusieurs unités locales pour arriver au nombre idéal d’environ 60 musiciens. Son instrument est l’euphonium, de la famille des cuivres
qui accompagne bien la musique vocale. «Nous interprétons la samba en version harmonie et des marches populaires empruntées au répertoire des anciennes Fêtes.»
Les musiciens étaient parmi les premiers impliqués dans la promotion de la Fête. Il se rappelle du voyage à l’Olma et de l’accueil chaleureux qui leur a été réservé. «Nous participons aux cortèges et animons la Ville en Fête, se réjouit-il, mais nous ne nous produisons pas dans les arènes.»
Comment envisagez-vous cette Fête ? Que représente-t-elle pour vous ?
La famille compte se retrouver après le spectacle, comme en 1999, à l’espace fribourgeois. Mais les cantons vont également attirer leur attention et les intéresser. Et puis, chaque troupe possède son propre caveau, celui de la Saint-Martin ou celui des Bourgeons du 1er Printemps. Le Caveau 23 des percussionnistes ouvre officiellement le 18 juin.
Anne-Lise avoue une préférence pour les Grisons, un lieu de vacances privilégié. «Je sens de bonnes vibrations dans cette Fête.» Tous sont positifs. Beaucoup de livres ont paru alors que la Fête n’a pas encore commencé. Elle a beaucoup aimé celui qui parle aux enfants, de Blaise Hofmann, qui raconte bien les préparatifs. Elle fait aussi partager l’événement à ses collègues et amis et communique le sens de la Fête qu’occupent au centre les vignerons-tâcherons. Elle souhaite que les gens viennent pour la Fête, le Couronnement et les cortèges, mais craint pour certains figurants un choc psychologique au dernier jour. Une cellule avait d’ailleurs été mise en place en 1999. Rappelons qu’alors, après des mois de répétitions et de fête, certains s’étaient trouvés totalement démunis et ont difficilement envisagé leur retour à une vie normale. Porter un costume durant un mois, se trouver en groupes au centre de dizaines de milliers de spectateurs ou de festifs pour réintégrer en un seul jour une vie de tous les jours n’est pas pour certains sans poser de sérieux problèmes.
Pour Vincent, c’est l’occasion de nouer de nouvelles relations, de nouvelles amitiés, d’intégrer un nouveau spectacle. Il veut découvrir la Ville en Fête, les caveaux, les cantons invités, et se rappelle d’une découverte de caveau bien arrosée. Il n’a pas encore fait l’essayage de son costume, mais à la vue d’une photo se déclare très satisfait.
Robert trouve à ces préparatifs une grande convivialité. «Ce serait dommage de ne pas faire cette Fête», avoue-t-il. Comme percussionniste, il a entendu presque tous les chants, interprétés par 900 choristes. Pour lui, c’est certain, des airs vont rester. «Que les gens fassent encore la Fête après qu’elle ait cessé, le dernier jour, et qu’elle ait été merveilleuse!»
Jean-Christophe entend des critiques, mais il s’attend néanmoins à un événement grandiose.
La famille prévoit une grande inter-action entre les figurants et les spectateurs proches du plateau, des scènes intermédiaires ou lorsque des troupes évolueront sur les escaliers.