Cully Jazz Festival, c’est dès demain !
Colette Ramsauer | Place à la musique dans la bourgade du 31 mars au 8 avril. A la clef de cette 35e édition, deux anniversaires: 30 années de présence de la RTS et du bienveillant soutien des Amis au Festival. Ca se fête!
Cri de guerre et note bleue
On attend quelques grandes figures du jazz: le légendaire McCoy Tyner, le soulman Ben l’Oncle Soul, les figures emblématiques de l’afro-beat et de l’ethio-jazz, Seun Kuti et Mulatu Astatke, le bassiste de génie Richard Bona. Feu de départ, vendredi 31 mars au grand chapiteau, avec le cri de guerre rythmé au chekéré des Amazones d’Afrique (MLI); Avishai Cohen Free Jazz (ISR) affiché complet, précédé de l’HEMU Jazz orchestra pour l’adaptation jazzy d’une œuvre de Ravel, samedi 1er avril. On attend le fameux contrebassiste Miles Mosley (USA), au Next Step, mercredi 5 avril. Blues assuré avec l’artiste italo-britannique Piers Faccini (UK) qui s’ajoute à la constellation d’étoiles – dont le trompettiste Erick Truffat – du projet Autour de Chet, concert de la soirée de soutien au Festival, dimanche 2 avril; alors que la multi-instrumentiste Low Leaf assure l’avant-première au chapiteau, samedi 8 avril. Le jazz foisonnera dans les «résidences» comme au Club, accueillant des artistes issus des meilleures formations de jazz actuel. Notons que le concert de Lady Bazaar vendredi 31 mars sera maintenu malgré le récent décès de Matthieu Blanc, bassiste et voix. Selon la volonté du groupe, Delphine Sora sœur de Matthieu, chanteuse soul de la scène émergente parisienne, pren-dra le micro pour ce concert hommage.
Swisspointures
Avec entre autres le pianiste François Lindemann aux côtés de Heiri Känzig et Guillaume Perret, au Temple samedi 1er avril; présence du trompettiste-bugliste Matthieu Michel (voir encadré) avec son quintet de brillants musiciens, précédé de Paolo Fresu Quintet (ITA) pour fêter les 30 années de diffusion des concerts du CullyJazz sur les ondes de la RTS, lundi 3 avril.
Autour du jazz
Il y en aura pour toutes les sensibilités, entre jazz-à-grand-papa, à papa et concert de D’J jusqu’au petit matin; dans les activités diverses liées au jazz pour enfants et adultes, bal(l)ades en musique dans le vignoble, ateliers créatifs, chasse au trésors! Et de quoi se restaurer avec le F&B, of course! La galerie d’art Davel 14 expose le travail de l’artiste Giulia d’Avenia, conceptrice de l’affiche du Festival 2017.
Pensez d’emprunter les transports publics! Programme et infos sur www.cullyjazz.ch
Cully Jazz Festival Place de l’Hôtel de Ville 2 1096 Cully
Billetterie du 31 mars au 8 avril de 14h à 22h (jusqu’à 20h le dimanche) billetterie@cullyjazz.ch ou 021 799 99 00
Devenez Amis du Festival et bénéficiez de prestations exclusives fondation@cullyjazz.ch ou 021 799 99 00
Matthieu Michel, de la fanfare locale au firmament du Jazz
Après une absence de quelques années, Matthieu Michel revient à Cully. Reconnu comme un des meilleurs trompettistes buglistes de la scène du jazz en Europe, il s’est fait connaître pour son talent d’improvisateur, ses explorations infinies de l’instrument.
Interview à la veille du festival.
Une famille dans le brass
Fribourgeois, Veveysan d’adoption, Matthieu Michel a baigné très jeune dans le monde des cuivres. Son père restaurateur, homme orchestre, transmettait spontanément son savoir à ses enfants et à quiconque voulait apprendre. Ses frères sont musiciens professionnels et sa sœur joue du bugle dans la fanfare locale, à laquelle ils sont tous liés. Membre du célèbre big band du Vienna Art Orchestra, après des études de musique à Vienne et Berlin avec notamment Americo Belloto, Matthieu Michel excelle à la trompette et au bugle. Le Prix suisse de la musique en 2016 est une consécration à ce talent exceptionnel.
L’ensemble de jazz, au même titre que la fanfare, n’est-il pas une fratrie? Quelle similitude?
« Je dirais tout simplement que faire de la musique avec d’autres personnes, tout style musical confondu, est un moment de partage. Il faut juste le vivre tel qu’il est au moment où il se passe. La musique est un cadeau. »
A quel moment et dans quelles circonstances choisissez-vous la trompette plutôt que le bugle?
«Le choix se fait selon le son d’un groupe, le type de morceau. C’est un choix lié aux sensations. Je ne peux pas l’expliquer autrement.»
Vous enseignez dans trois écoles professionnelles en Suisse. Quels conseils donnez-vous à un élève doué qui choisit la musique pour profession?
«Si l’élève a fait ce choix dans une totale conviction, que c’est son vœu le plus cher, qu’il a le talent, les capacités nécessaires, il faut juste qu’il fonce. Qu’il s’y consacre corps et âme.»
Vous avez révélé à plusieurs reprises n’être pas très à l’aise sur la scène(?)
«Cela a toujours été le cas et ça l’est encore. Bambin, lorsque je jouais avec mon père dans le restaurant, il y avait toujours un (…) pour me mettre debout sur une table. Un traumatisme. Avec le temps, j’ai appris à faire avec.»
Quelle surprise réservez-vous au public lundi prochain lors de la fête à la RTS?
«Les compositions seront jouées en première, une création sur la scène du chapiteau pour fêter les 30 années d’enregistrement des concerts du Cully Jazz par la radio romande. Si surprise il y a, elle le sera autant pour moi et mes compagnons de voyage que pour le public. On va juste faire le maximum pour passer un bon moment, partager des émotions… tout simplement.»
Matthieu Michel quintet en concert avec Martin Koller (g) – Patrick Muller (p)
Patrice Moret (Db) – Dominik Burkhalter (dms), lundi 3 avril à 20h30