Cully: amitiés à tisser
Milka | Ne dit-on pas tisser des liens ou nouer des liens? C’est donc un parallèle très vite tiré avec le nom de ce projet. Tisser et assembler des tissus comme on tisse ou on noue des liens. Avec ces gens venus d’ailleurs, ceux qui ne sont pas de chez nous diront les grincheux. Je dirai plutôt ceux qui ont tout laissé pour fuir la guerre et essayer de trouver un avenir meilleur. Très souvent ces migrants ont eu un métier, ont toujours un savoir-faire transmis de génération en génération qu’ils ne peuvent plus exercer en Suisse puisqu’ils sont en dehors du marché du travail. C’est là que ce projet est louable. Parce qu’il donne du travail à des gens qui n’ont pas la possibilité de travailler pour le moment et qu’il leur donne un but, une motivation, mais surtout qu’il leur ouvre une fenêtre sur l’avenir. Pourquoi un tel projet et d’où est-il parti? D’une artisane, Anaël Chabannes, styliste modéliste et couturière indépendante installée à Cully, qui a constaté que la main-d’œuvre dans cette profession était souvent basée à l’étranger, ce qui ne garantit en aucun cas un commerce équitable et le respect total des conditions de travail. Elle a donc eu l’idée de se servir du savoir-faire que nous avons à proximité, en s’intéressant à ces migrants qui arrivent chez nous avec très peu de bagages matériels puisqu’ils n’ont souvent emporté que le strict nécessaire, mais avec un bagage intellectuel et artisanal souvent bien présent qui ne demande qu’à ressurgir. Et quoi de mieux que de leur donner la possibilité de travailler selon leurs compétences, les sortant de ce fait de leurs longues journées d’attente dans des centres ou des lieux souvent inhospitaliers. Cela leur apprend également à se familiariser avec le monde professionnel, à leur apprendre le français pour une meilleure intégration, à donner vie à un projet, à avoir un but tout simplement.
Des fonds à réunir
Cinq migrants, couturiers et couturières venus d’Iran, d’Afghanistan, de Syrie et d’Erythrée, créeront leur propre collection d’habits, soutenus par Anaël Chabannes, dans son atelier de couture de la rue du Temple à Cully. Ce projet a besoin d’argent pour débuter et cherche à réunir 15’000 francs pour entrer en phase de réalisation. Une fois les fonds réunis, ces cinq couturiers et couturières travailleront à la réalisation d’une dizaine de modèles. Des évènements thématiques seront organisés pour maintenir un lien avec le grand public, tels que des défilés, des débats ou des projections. Donc nous ne pouvons que vous encourager à sou-tenir ce projet par le biais du « we make it » suivant :
https://wemakeit.com/projects/amities-a-tisser-2017
Chaque don compte, vous pouvez participer selon vos possibilités. Il manque encore 4000 francs pour que ce projet puisse voir le jour. Et le délai est fixé au 8 décembre. Donc pas de perte de temps, tous à vos pc pour que l’initiante et les participants puissent avoir une belle surprise pour Noël.