C’est non !
Les résultats soviétiques du scrutin de dimanche dernier ont balayé deux initiatives qui n’en demandaient pas tant. Avec un taux de participation au-delà des 40 % la sentence est sans appel.
Comme Bénédicte l’a très bien dessiné dans le 24Heures de lundi, ces résultats ont au moins le mérite d’avoir enfanté la cohésion nationale ; le verre est donc à moitié plein.
Il n’en reste néanmoins que cette claque, déconvenue ou douche froide ne remettra pas de sitôt ces deux sujets sur le tapis, et cela malgré le fait que pour nos voisins français le sujet de la taxation des grandes fortunes est encore et plus que jamais vivant et d’actualité.
Pour une fois, et à contre-courant de ses habitudes, la Suisse a été la plus extrême dans ses propositions soumises au peuple. Dans un pays raillé pour sa mollesse, ces deux initiatives ont pour vertu d’avoir démontré, pour le moins, un courage osé et progressiste… ainsi que les qualités inhérentes à la jeunesse.
La cohésion s’en est retrouvée renforcée et les positions du pays clarifiées.
Si l’on en croit Arthur Grosjean, correspondant à Berne du Temps ce lundi, les fortunes françaises savent à nouveau vers qui se tourner… et remercient cette campagne marketing inattendue et opérée à moindre frais. Les voilà rassurés. Nos banquiers et économistes fédéraux aussi.
Ce contre-coup inattendu met aussi les instituts de sondage sur la sellette. Une leçon pour les journalistes qui devraient à l’avenir éviter de commenter ces tendances, voire oublier ces entreprises qui n’aident en rien le débat démocratique. Si j’osais, je pousserais jusqu’à affirmer que pour les citoyens indécis, l’idée de voter « comme les autres » pour rester dans le groupe majoritaire transformerait les instituts de sondage en formation politique. De là à dire que les bookmakers pourraient diriger le pays est un pas que je ne franchirais pas.
Tout cela est bien sûr… au conditionnel.


