C’est à lire – Le chien thérapeute: Moi, Lol, labrador et premier chien d’assistance judiciaire
Frédéric Almendros – Editions Favre
Monique Misiego | Depuis plus de 10’000 ans, le chien est le meilleur ami de l’homme, et c’est un euphémisme. Nos compagnons à quatre pattes sont très réceptifs à nos émotions. N’avez-vous jamais constaté que votre animal vient vous témoigner son affection lorsque vous avez un coup de blues ? Il y a une quinzaine d’années, quelqu’un eut l’idée aux Etats-Unis d’aider les victimes d’infractions pénales à témoigner grâce à la présence d’un chien. Actuellement, quelque 250 chiens sont déployés dans 35 états américains en soutien aux victimes. C’est sur ce modèle que le procureur de Cahors a développé la CAVE CANEM – « Convention d’accompagnement des victimes et de l’enfance par le chien » – en partenariat avec Handi’Chiens. Le principe ? Que chaque victime puisse bénéficier de l’accompagnement d’un chien lorsqu’elle doit témoigner de faits difficiles, lors d’agressions sexuelles ou lors de faits graves sur les enfants. Très vite, les bienfaits de cette thérapie ont été constatés sur de nombreuses victimes. C’est cette histoire, celle du chien LOL qui vous est racontée ici. Lol est le premier chien d’assistance du tribunal en France. Mais son histoire vous est racontée du point de vue du chien. Il partage avec nous son quotidien, lors de ses divers interventions au tribunal ou durant des confrontations entre les victimes de tous âges et leurs agresseurs. Il démontre qu’il est capable de transmettre calme et confiance afin que l’expérience soit la moins anxiogène possible. Cette mesure de soutien, combinée à la force de l’effet Pygmalion, a pu se mettre en place et aider déjà de nombreuses personnes. L’équipe en charge de ce projet désire développer ce concept dans toute la France pour qu’un maximum de victimes puissent en bénéficier. Frédéric Almendros, qui a écrit ce livre à la place du chien, est procureur de la République à Cahors depuis septembre 2017. Entré à l’Ecole nationale de la magistrature en 1996, il a exercé pratiquement toute sa carrière au parquet, substitut du procureur à Dole et à Saint-Denis de la Réunion, puis vice-procureur à Bastia et à Pointe-à-Pitre. Il a ensuite été conseiller à la cour d’appel de Toulouse avant d’être procureur à Aurillac puis à Cahors. Il a mis en œuvre plusieurs programmes alternatifs aux poursuites, relatifs à la sécurité routière ou à la protection de l’environnement, dans des parquets ultra-marins où celui-ci méritait particulièrement d’être préservé. L’approche du livre est un peu déconcertante puisque racontée par le chien lui-même. Mais l’idée n’est pas nouvelle. C’est un concept. Par contre l’idée de ce projet est extrêmement intéressante car elle apporte du réconfort aux victimes qui sont très souvent angoissées et tétanisées rien qu’à l’idée de se confronter à leurs agresseurs. Et le concept parait particulièrement intéressant lors de la confrontation entre enfants et adultes. Une idée à suivre pour nos tribunaux.