«Sage-femme» du réalisateur français Martin Provost

Colette Ramsauer  |  C’est un tête-à-tête entre deux femmes aux antipodes, l’histoire de retrouvailles de Claire, vouée à sa profession de sage-femme, et Béatrice, intempérante, une vie derrière elle, rattrapée par la maladie. Sur fond d’assistance à la maternité et de jardinage, leur brève histoire se terminera par un baiser pour le moins original. Le film questionne, sans s’y attarder, sur le don de soi. L’humour ne manque pas.

Belle de jour sur le déclin

Lorsque face à des situations impromptues les deux actrices, portées par un verveux scénario, y vont de leur talent de comédienne.

Depuis «Belle de jour» (Bunuel, en 1967) Catherine Deneuve (74 ans), signataire en 1971 du manifeste des 343, ne compte plus ses interprétations de femme libérée. Dans «Sage-femme», elle brille dans son rôle de femme sur le déclin aux côtés d’une Catherine Frot au sommet de sa carrière.

Et les hommes dans tout çà? Sur diapositifs, un père défunt champion de natation, et deux autres optimistes, Simon (Quentain Dolmaire) le fils de Claire, jeune homme pris dans le courant de la vie, qui n’a pas froid aux yeux; Paul (Olivier Gourmet) un voisin, confident d’un moment, chauffeur de poids lourds. Question d’accentuer le cliché, on l’aurait souhaité un peu plus viril, un tatouage sur le bras.

Lorsque l’enfant paraît

La caméra approche les scènes d’accouchement – il y en aura cinq – avec pudeur et bonheur. Alors que le service de maternité jugé désuet où travaille Claire ferme, la sage-femme n’est pas prête à accepter un nouveau poste dans ce qu’elle appelle une usine à  bébés.

Le réalisateur français Martin Provost répondait à la question d’un journaliste, lors de la Berlinale 2017, lui demandant comment avait germé l’idée de son film: «A ma  naissance, dans l’urgence d’une transfusion, la sage-femme m’a fait don de son sang; sans elle, je ne serais pas là en ce moment». Le film dit sa reconnaissance à cette femme. Rend hommage à la noble profession.

«Sage-femme» France, Belgique 2017, de Martin Provost 117’, vo

Catherine Frot, Catherine Deneuve, Olivier Gourmet, Quentin Dolmaire et Mylène Demongeot

Au cinéma d’Oron le 23, 25 

et 27 mars à 20h