Bis repetita ?
L’histoire se répète sous d’autres couleurs.
Après l’orange du Matin, le bleu de la Tribune de Genève vacille. A quand le rouge du 24Heures ? Le rythme qu’imprime Tamedia à la « transformation » de ses titres est diabolique. A peine le temps de réagir au communiqué de leurs porte-paroles que la nouvelle suivante est lancée. Un rythme d’enfer, digne de traders en bourse, accompagné de décisions indiscutables. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant. Le comportement de ce groupe de presse s’apparente plus au business model agro-alimentaire qu’à celui de l’éditeur soucieux de liberté de la presse, d’information et d’analyses objectives ; ici, la démocratie se doit de céder le pas à la sacro-sainte rentabilité. Que la majorité de la presse romande soit sous tutelle alémanique est un autre aspect non-négligeable. Non pas que la population de cette partie de la Suisse ne soit pas sensible à la diversité d’opinions ou à l’identité régionale que reflète un journal, mais plutôt que le pouvoir sur la presse y est centralisé. La culture des barons zurichois relève plus de l’ultralibéralisme que du partage d’idées ou du respect des cultures : les règles valables à Zurich le sont pour le Monde ou, tout du moins, pour la Suisse… Or, la Confédération est pluriculturelle. Il est grand temps qu’un baron vaudois, neuchâtelois ou genevois se lève pour rompre ce monopole avant que le français fédéral ne devienne la « novlangue ». Cette fois-ci n’attendons pas qu’un général voisin nous libère du joug alémanique…