Une croisière, j’aime ou j’aime pas ?
Jean-Pierre Lambelet | C’est l’histoire de 4 sexy-sexagénaires des Hauts de Lavaux qui papotent sur des projets de voyages à faire avant l’avancée définitive dans la septantaine…!
Comme les jambes sont plus lourdes, le tour de taille plus arrondi et le souffle plus court qu’à leurs 20 ans, ils optent pour une croisière maritime malgré quelques réticences liées aux clichés répandus sur les croisières pleines de «vieux et de vieilles» qui se remplissent la panse et rôtissent au soleil sur le pont en sirotant moult cocktails…
C’est ainsi que Jean Barque, Paul Pont, Michel Poupe et Jacques Proue partent de Venise à bord d’un navire omnibus avec haltes à Split, Santorin, Mykonos, Dubrovnik et Ancône.
Première surprise à l’embarquement avec le contrôle des passagers digne d’un aéroport américain où ce cher couteau suisse avec tire-bouchon ne passe pas le filtre et file directement à la consigne!
Deuxième surprise en découvrant la cabine de 13 m² pour 2 lits et une douche où les minces sont nettement avantagés…
Après avoir été alignés pile poil au cordeau pour la démonstration de la mise du gilet de sauvetage commence la découverte de la ville flottante. Car il s’agit bien d’une ville flottante avec 2200 habitants-passagers répartis sur 9 ponts et dans 795 cabines sans oublier les 1000 membres d’équipage. Et c’est un petit navire, car certains accueillent
5000 passagers ! Le problème principal au début est de s’orienter correctement, de savoir si on est à bâbord ou à tribord, où se trouvent les restaurants, la salle de spectacle et les bars (là, c’est plus facile…) Donc, tout roule, le soleil est là, la mer est calme, les moteurs ronronnent, ça va être super et tranquille! Quoique tranquille n’est pas forcément le terme approprié…!
Car on est dans une ville de petite taille où se concentrent 2200 personnes qui ont soif en même temps, faim en même temps, bronzent en même temps, causent en même temps.
Il faut donc un peu de patience pour être servi contrairement à la sommelière du bistrot du coin qui amène les 3 décis avant que nous soyons assis…!
Et puis ça cause fort! Si on croyait se retrouver entre vieux bien calmes, eh bien c’est râpé, car toutes les générations sont là et de tous les pays de la planète. Allez demander à un Espagnol, un Italien ou un Allemand de baisser le son!
Mais, tout est nickel, propre, organisé, étiqueté, enregistré et facturé… Donc, pour nos quatre Helvètes, c’est tip top!
Avec ces navires omnibus, il est possible de descendre à terre pour se dégourdir les pattes et découvrir des lieux touristiques où il y a aussi des boutiques, des restos et beaucoup de monde. Donc, pas de surprises!
En résumé, pour ceux qui aiment la promiscuité et de l’animation pour les yeux et les oreilles tout en glissant sur les flots et en découvrant d’autres horizons, c’est une belle tranche de vie.
Nos quatre comparses sont moyennement convaincus de revivre une telle expérience à l’avenir, et pour répondre à la question posée en titre, ils diraient en bons Vaudois: ouais…!