Un tigre de papier
Le village global, notion apparue en 1967 chez le sociologue et philosophe Marshall Mc Luhan, annonçait la disparition de l’hégémonie de la presse écrite en raison des avancées des technologies et de celle de la communication immédiate. On criait déjà au loup à cette époque…
Près de 50 ans plus tard le journal traditionnel existe toujours. Toutefois et selon les chiffres publiés par la REMP (l’Institut de recherche et études des médias publicitaires) le lectorat de la presse écrite ainsi que le monde des annonceurs se réduit. Certains titres sont mis à mal et voient leur équilibre menacé. Dans cette étude, la surprise vient du fait que seuls quelques titres dits « régionaux » tirent leurs épingles du jeu, tels La Liberté de Fribourg ou l’Impartial de Neuchâtel pour ne citer qu’eux.
L’avènement d’internet n’aide certainement pas à la survie de la presse en répercutant en temps réel la moindre information, vérifiée ou non, sur les multiples canaux disponibles. Dans un même mouvement, les statistiques montrent un intérêt croissant du lectorat pour le e-paper (version en ligne du journal). Ces éléments contribuent sans aucun doute à une baisse d’intérêt pour le journal papier.
Le fait que certains journaux continuent à gagner des lecteurs relativise la menace et donne un éclairage nouveau sur le monde de la presse. Toujours selon les études de la REMP, les titres qui s’en sortent le mieux sont ceux possédant un fort ancrage local.
De là à dire que l’identité régionale se renforce, il n’y a qu’un pas que les Ecossais m’autorisent à franchir. Votre hebdomadaire se taille une part du lion en reflétant la vie quotidienne de nos concitoyens et associations, affirmant ainsi cette identité qui se trouvait diluée dans la globalisation.
Les menaces que d’aucuns brandissent prédisant cataclysmes et disparitions ne sont que tigres de papier. Après ce monde global, restons dans ce village local. Nul doute, Le Courrier est votre hebdomadaire, il fait vivre et donner un sens à notre région.