Sous le nom de Broye-Jorat
par Gil. Colliard | Mercredi 21 mai, les membres du Groupement forestier de Jorat-Moudon, fondé en 2010, et ceux de la Haute Broye, créé en 2009, ont vécu, dans la salle villageoise des Thioleyres, partagée en deux pour l’occasion, leurs dernières séances qui consistaient à adopter les comptes 2013 respectifs et à entériner la dissolution. Une existence somme toute assez courte, mais une expérience enrichissante pour ces communes pionnières qui ont mis en commun la gestion et l’avenir de leurs domaines forestiers. Après les remerciements d’usage aux différents acteurs qui ont œuvré à la bonne marche des groupements et y ont entretenu une ambiance cordiale, les présidents des assemblées générales, Gilbert Gubler pour Jorat-Moudon et Jean-Pierre Broillet martelèrent le point final des deux groupements.
Rapport sur les 5 mois d’activité du nouveau groupement
C’est ensuite tous ensemble, et sous la présidence de Gilbert Gubler, que les représentants des communes de Bussy s/Moudon, Carrouge, Chavannes, Corcelles-le-Jorat, Essertes, Ferlens, Maracon, Mézières, Montpreveyres, Moudon, Oron, Ropraz, Rossenges, Servion, Syens, Vucherens, Vulliens, de la place d’Armes de Moudon et de l’Etat de Vaud participèrent à l’assemblée générale de printemps du Groupement forestier de Broye-Jorat effectif au 1er janvier de cette année. Les quelque 1724 ha de forêt, sous la vigilance des gardes forestiers Eric Sonnay, Didier Pichard et Marc Rod, ont fait l’objet d’un rapport lu par ce dernier. Par deux fois en février, une tempête et des rafales de fœhn ont occasionné des dégâts. Avec le printemps, des foyers de bos-tryches sont apparus, 2890 m³ de bois ont été traités d’avril à mai. La météo riche en averses de l’automne a permis une bonne reprise des plantations mais a occasionné des problèmes de débardage et d’importants retards, d’autant plus que les sols n’ont pas gelé. La remise en état des dégâts dus aux coupes sera effectuée d’ici l’automne. Les frênes sont sous surveillance. La chalarose ou flétrissement du frêne, causée par un champignon, observée pour la première fois en Pologne, a atteint nos contrées. Les plantations de printemps comptant 11’800 arbres sont en cours et nous entrons pleinement dans la saison des martelages de coupes pour les travaux de la saison prochaine. La possibilité s’élève à 19’825 m³ sur l’ensemble du territoire. Depuis l’automne passé, la demande en bois s’est maintenue à un bon niveau. Les prix sont restés dans l’ensemble stables. Sans grande catastrophe et vu la situation actuelle, le marché devrait rester demandeur jusqu’à l’automne.
Après avoir souligné certains aspects de la nouvelle loi sur les forêts entrée en vigueur au 1er janvier 2014 et le financement des travaux de protection, Reynald Keller, inspecteur forestier, signala que cette année, deux postulats en relation avec la forêt ont été déposés au Grand Conseil. Le 11 février par Daniel Ruch: forêt de demain, quel avenir pour la propriété forestière publique et privée? et par Pierre Volet le 1er avril: du bois c’est bien, du bois suisse c’est encore mieux. L’un traitant de l’entretien des forêts hors zones de protection et l’autre de la valorisation de l’utilisation et de l’exportation du bois suisse. Au chapitre des divers, Daniel Sonnay, vice-président du comité, interpella Jean-François Métraux, inspecteur cantonal des forêts, quant à l’urgence de réagir face à la disparition des scieries suisses qui ne peuvent plus rivaliser avec les importations notamment autrichiennes et allemandes aux prix imbattables. Sollicité aussi par rapport au projet de création du parc naturel périurbain du Jorat de 400 ha, l’inspecteur cantonal rappela que la sauvegarde de la biodiversité, au vu des changements climatiques, est nécessaire. Pour cela il faut créer des réserves de différentes grandeurs qui doivent être mises en réseau. Il s’agit d’une décision prise il y a déjà 10 ans. On fête cette année les 100 ans du Parc national. Quant au marché, il assura qu’au vu de la pénurie de bois résineux qui arrive en Europe, les prix vont bouger et nos produits suisses n’ont pas dit leur dernier mot.
Après quelques informations concernant la Société coopérative bois-énergie Jorat-Broye qui gère le hangar de Carrouge où ont été écoulés 9500 m³ de plaquettes, soit une demande à la hausse malgré l’hiver doux, André Jordan, président du comité, rappela la «Journée en forêt» prévue le 27 septembre prochain aux Maraîches à Carrouge, riche moment de rencontres et d’échanges entre les divers intervenants de la forêt, les autorités régionales et la population.
C’est autour d’un excellent repas, préparé et servi par Clairemonde Schopfer-Rittener et sa brigade que se termina cette soirée de réunification définitive des énergies autour de la forêt.