Propre en ordre
par Danielle Bouvier | Nous apprécions tous de traverser ou d’occuper un endroit propre et donc agréable; mais la Suisse, si pimpante par le passé, a le sentiment d’avoir perdu cet eldorado de l’ordre et de la propreté avec de plus en plus de détritus jetés dans la nature. Canettes en alu, verre, PET, mégots de cigarettes, emballages de fast-food, prospectus, etc., sont abandonnés dans les endroits publics dans les villes mais aussi dans les campagnes. Par flemme, ignorance ou bêtise des tas d’ordures se créent, gâchant le plaisir des promeneurs et soulevant la colère des paysans qui redoutent surtout les canettes en alu qui pourraient être broyées dans le fourrage ingéré par le bétail, mettant en danger la vie des animaux. Ce problème de société prend toujours plus d’ampleur dans les campagnes et les agriculteurs en ont ras le bol de passer leur temps à ramasser les détritus de toutes sortes qui jonchent leurs champs. Le monde rural, soucieux de modifier certains comportements irrespectueux, a donc élaboré l’année dernière toute une panoplie de panneaux d’informations destinés aux communes et aux propriétaires, à installer en bordure des routes et chemins. Bien que ces panneaux aient réduit la quantité de déchets abandonnés ce n’est pas en une année que se résoudra ce problème d’incivilité malgré ceux qui ont pris conscience du problème.
A se demander si l’instauration de la taxe aux sacs poubelles ne va pas à l’encontre du maintien de la propreté, car finalement le quidam qui n’en peut plus de toujours être taxé pourrait bien être tenté de balancer quelques ordures dans la nature. De plus notre développement galopant a entre autres engendré la progression de la consommation d’aliments et de boissons avec des emballages dont il faut se débarrasser; mais le problème de ces déchets souvent abandonnés n’importe où génère immanquablement un coût pour la collectivité. La solution miracle serait de recycler nos ordures en carburant… Mais qui croit encore aux miracles? Quant au respect, base de la vie en société, il tombe en désuétude, victime d’un laxisme éducatif qu’il serait bien nécessaire de (re)mettre en question. Mais les déchets n’en sont qu’un exemple, la réflexion à ce sujet pourrait être longue, très longue…