«Pour l’amour d’un stradivarius» La relecture d’une histoire vraie
par Colette Ramsauer | Dans une mise en scène de Victoria Giorgini, avec Pierre Amoyal et la Camerata de Lausanne; Cédric Cassimo, dessinateur, Karim Slama, mime. Rendez-vous de performances. Une déclaration d’amour à la musique s’inspirant de l’autobiographie du célèbre violoniste
Art subtil, éphémère
Des images dessinées à main nue dans le sable sont transmises d’une table de verre lumineuse à un écran géant. Usant d’un art peu pratiqué, subtil, éphémère, Cédric Cassimo crée ambiances et personnages du récit, invitant le spectateur à un voyage merveilleux.
De films d’animation sur sable qu’il réalisait à Londres dans une école de cinéma avec Caroline Leaf, Cédric Cassimo mena plus loin sa recherche de l’insaisissable élément: «Me sentant limité, j’ai opté pour le sable live.» Spectacles in situ et films jalonnent son parcours d’artiste. Lui-même compositeur, Cédric Cassimo éprouve un réel plaisir à inclure ses images à l’univers sonore de Pierre Amoyal et de son orchestre de jeunes talents.
Ça va plutôt bien
pour Karim Slama. Acteur de feu l’émission La Soupe sur la Première et dans des séries à la RTS, le comédien se produit également outre-Sarine. Son spectacle actuel «A part ça, globalement, ça va plutôt bien» confirme sa passion pour la scène, dans une trajectoire qui débuta lorsqu’il était écolier. Aujourd’hui, il est comblé: «Alors que je rêvais de donner une dimension nouvelle à mes représentations, est miraculeusement apparue la possibilité de collaborer avec Pierre et Cédric.» Le livre de Pierre Amoyal lui a parlé. Karim Slama incarne les personnages du récit, se faisant drôle et tragique, sans parole aucune, proche du street art, usant de la gestuelle exclusivement. Si bien.
Quatre octaves et demie de beauté
A Mézières, l’intervention sur scène d’un dessinateur et d’un mime répond au souhait de Pierre Amoyal de se joindre à d’autres expressions artistiques. Le soliste virtuose, narrateur pour l’occasion, avec les musiciens de La Camerata, interprètent des airs d’entre autres Tartini, Chostakovitch ou Nino Rota pour évoquer sa passion de musicien, raconter voyages, rencontres, la disparition et le retour de Kochanski, son violon né en 1717 des mains d’Antonio Stradivarius. Quatre octaves et demie de beauté. «Les faits divers ne se terminent pas toujours aussi bien. Je revisite ce livre avec du recul, je revois l’histoire d’une autre manière.»
Concernant la récente remise en question de la valeur d’un stradivarius relatée dans la presse, il déplore une constante: «Cette polémique ressort régulièrement lors de ventes d’instruments. Il est très facile de trouver des luthiers actuels agacés par les prix de vente faramineux d’un stradivarius. Je ne conteste pas la qualité des nouveaux instruments, mais ne comparons pas ce qui n’est pas comparable. C’est une discussion absurde, grossie par les médias.»
Un instrument célèbre et trois artistes racontent une histoire vraie, accompagnés de 14 musiciens et leurs cordes, transportés par la magie d’une délicate alchimie des arts! Spectacle à ne pas manquer!
Samedi 14 juin à 20h
Dimanche 15 juin à 17h
Théâtre du Jorat, Mézières
+41 21 903 07 55
billetterie@theatredujorat.ch