Oui, non, ou pas
Les premières votations de l’année se profilent en cette fin d’hiver; le citoyen qui sommeillait en nous peut dès lors sortir de son hibernation pour jouir des joies de la démocratie directe, fondement même de notre fédéralisme.
Un scrutin dont les objets portent sur le remplacement éventuel de la taxe sur la valeur ajoutée par une taxe sur l’énergie ainsi que sur l’exonération fiscale – ou non – des allocations familiales. Côté résultat, il semblerait bien que les dés soient déjà jetés à voir les diverses prises de position à droite comme à gauche…
Toutefois, chacun pourra profiter d’un système déjà bien établi dans notre partie du monde et qui nous permet d’aller dans l’isoloir y donner notre opinion personnelle en toute âme et conscience… et aussi en toute liberté. Le suffrage universel n’a jamais été un acquis, il a été construit de haute lutte à travers l’Histoire; beaucoup ont souffert de son absence et beaucoup sont morts pour son existence. Il est un devoir moral mais aussi un principe qui ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
Hasard du calendrier, ces votations «fiscales» arrivent au moment même où un autre devoir citoyen doit être observé, celui de la remise de la déclaration d’impôts. Exercice pénible s’il en est – collecte des documents, report des chiffres dans les bonnes colonnes et envoi de l’enveloppe dans les délais impartis – il possède une fâcheuse tendance à plomber l’ambiance. Et, pour comble de malheur, pas l’ombre d’un alchimiste à l’horizon pour transformer ce plombage en couronne d’or…
Ces obligations bassement terrestres et résolument pragmatiques sont pourtant le terreau nécessaire dans lequel l’épanouissement est possible. Ce mois de mars n’est pas seulement le mois gris de fin d’hiver dédié au dieu romain de la guerre et au remplissage de paperasses, il est aussi annonciateur de renouveau. Premier mois de printemps, c’est celui du temps des cerises et du Lièvre de mars d’Alice au pays des merveilles. Une absurde folie nous guette et votre hebdomadaire ne sera pas en reste.
Cela vaut bien un canon – ou deux! En toute modération bien sûr…