Luc Grandsimon | En novembre 2011, le zoo de Servion rédige un dossier sur un projet de développement. Une extension qui n’était pas gagnée d’avance puisqu’elle nécessitait de clôturer un espace forestier de 1,5 hectare. Selon la loi, la commune devait alors compenser cette «perte» d’espace boisé sur une autre parcelle sachant, comme le dit le directeur du zoo Roland Bulliard qu’«on ne peut pas planter une forêt au centre du village». Le lundi 16 mars, lors de la séance du Conseil communal, le préavis n°1/2015 traitant du «défrichement définitif de 16’260 m2 situés sur la parcelle n° 308 avec plan de reboisement, modification du PGA relatif à l’extension de la zone zoo et pérennisation de la zone intermédiaire en SDA de la parcelle n°352» a été voté à l’unanimité moins une abstention. Le directeur Roland Bulliard assista à ce Conseil communal en tant que spectateur. «Je voulais savoir l’importance du zoo dans le cœur des habitants de la commune. Cette votation m’a émue». La zone intermédiaire que la commune de Servion possédait a permis que le projet soit accepté. L’espace forestier exigé ne devait pas non plus remplacer une zone agricole.

1, 2 et 3 extensions
De par le passé, le zoo de Servion s’est déjà agrandi deux fois. Tout d’abord pour la zone des panthères des neiges dont la superficie ajoutée a été de 5000 m2 puis l’agrandissement du parc des ours avec 800 m2. Le projet actuel d’extension de 1,5 ha est le plus grand mené par le zoo de Servion qui atteindrait ainsi une surface totale de 7 hectares!
«La fonction des zoos a nettement évolué au cours de ces dernières décennies. Le zoo est devenu maintenant un endroit de préservation des espèces. Le bien-être de l’animal est fondamental lors de la construction de leurs zones d’habitation. La partie qui sera déboisée a déjà fait l’objet de plusieurs coupes rases lors de ces dix dernières années. Cette partie va être aménagée et beaucoup d’arbres seront conservés mais pour le canton lorsqu’une forêt est clôturée, elle est considérée comme «détruite». Grâce aux différents programmes mis en place entre les zoos et les parcs animaliers, beaucoup d’espèces ont été sauvées de l’extinction. Nous pouvons citer, par exemple, le bison d’Europe. «Depuis de nombreuses années, notre parc s’est engagé dans un programme de préservation d’espèces très menacées. En partenariat avec d’autres zoos qui supervisent ces élevages de survie et veillent à la compatibilité et à la santé du patrimoine génétique, nous hébergeons des tigres de Sibérie, des panthères des neiges, des tamarins lions et de Goeldi, des ouistitis pygmées ainsi que des lémurs aux yeux turquoise. Afin d’éviter les risques de consanguinité, ces animaux font l’objet d’échanges très réglementés entre zoos et institutions spécialisées participant à ces élevages. Actuellement, les zoos disposent de deux niveaux différents de programmes d’élevage dit de «conservation ex-situ»: l’EEP (Europaisches Erhaltungszuchtprogramme) qui permet la reproduction en captivité des espèces menacées (rares ou en voie de disparition) et l’ESB qui permet de compiler et d’analyser toutes les données sur les animaux afin d’optimiser les conditions de vie de l’animal».
La vision du zoo comme «simple attraction» est une vision démodée de nos jours. «A Servion, l’optique d’offrir des parcs suffisamment grands et bien aménagés a toujours été un souci pour le bien-être des animaux. Ainsi, la majorité des parcs dépassent largement les recommandations présentes dans l’OPAn (Ordonnance sur la protection des animaux). Le parc extérieur des panthères des neiges est de 1800 m2 alors que la loi actuelle en demande 50 m2 minimum pour deux individus.

16’260 m2 de nouveautés pour les visiteurs et les animaux
Outre d’améliorer la qualité de vie des animaux déjà présents dans le parc et donc de renforcer la participation du zoo de Servion à la protection des espèces menacées, la nouvelle zone va proposer beaucoup de nouveautés. Tout d’abord, un espace didactique qui permettra aux visiteurs d’en apprendre plus sur la forêt, la faune et la flore mais aussi sur la filière du bois. «Le rôle d’un tel espace serait d’une part d’informer les visiteurs sur les différentes espèces d’arbres et autres végétaux présents dans nos forêts ainsi que sur les animaux qui y vivent et d’autre part de leur permettre d’observer, d’écouter et de toucher cette nature si riche. Des aménagements permettant par exemple aux enfants de compter les cernes d’un arbre, de toucher des bois de cerf ou bien encore d’observer le travail organisé d’une fourmilière seraient un atout considérable à la visite du zoo». Le parc des ours et celui des lynx seront agrandis. Les chiens viverrins, les ratons laveurs, les renards polaires, les faisans seront déplacés dans la nouvelle zone. Leurs enclos, qui sont les plus vieux du zoo, seront rasés afin de doubler l’espace actuel des tigres et des lions. Les rennes migreront aussi dans le nouvel espace. Pour conclure, un nouveau pensionnaire viendra pointer le bout de son nez au zoo, ce sera le «panda roux» ou «petit panda» (voir encadré).
Un projet qui tient à cœur au directeur et qui espère voir aboutir bientôt. «Il reste quelques éléments à modifier dans le projet mais ils sont d’ordre lexical et non fonctionnel. Pour ce qui est du coût de l’opération, le montant est estimé à 3 millions. En ce qui concerne son financement, nous avons des pistes».
Quand nous lui posons la question: «A quand le premier coup de bêche?» il répond avec un sourire «J’espère au plus tard en automne 2015».
La durée des travaux serait estimée à 3 ans.

Zoo de Servion
CH-1007 Servion
Tél. 021 903 16 71
info@zoo-servion.ch

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de l’année, visite possible
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Horaire:
Eté: 9h – 19h
Hiver: 9h – 18h