Mer d’incertitudes
Le soleil enfin revenu nous redonne un peu d’optimisme après la reprise de notre routine quotidienne, mais le lot d’informations qu’on nous donne par tous les canaux est lui toujours aussi pessimiste. Les guerres et les conflits font rage et l’horreur du virus Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest fait frissonner la Terre entière. La fièvre hémorragique qui fait des ravages à grande échelle se propage très vite, trop vite. Un nombre élevé de morts et l’absence de traitement rendent cette maladie effrayante, même si, nous dit-on, le risque d’une épidémie mondiale est faible.
Les maladies épidémiques révèlent combien la société est devenue vulnérable en raison de la circulation des individus et des marchandises, et on peut se poser sérieusement des questions: le monde est-il paré pour faire face à des maladies infectieuses émergentes ou ré-émergentes, par exemple à une nouvelle forme de grippe aviaire, et l’est-il face au virus Ebola? On aurait tendance à penser que non, surtout devant l’absence de traitements efficaces… Toutefois Ebola serait relativement fragile et une épidémie peu probable, dans des pays où les mesures d’hygiène sont importantes et les soins de santé performants – mais est-ce suffisant pour être rassurés?
Sans être alarmiste, il y a tout de même bien lieu de s’inquiéter. L’OMS a soumis à des experts huit traitements et deux vaccins, qui ne seront cependant pas disponibles pour un usage généralisé avant la fin de l’année alors que l’on comptabilise déjà plus de deux mille victimes. Il est à déplorer que l’on ait tant traîné à combattre sérieusement ce virus qui aujourd’hui sème la mort sur le continent africain, tuant actuellement plus qu’il ne l’avait fait depuis son apparition il y a une quarantaine d’années. Voilà encore une malédiction qui tombe sur des populations démunies, faute de rentabilité à soigner les plus défavorisés… La donne pourrait bien chan-ger avec le risque de propagation mondiale. Pour l’instant, dans cette mer d’incertitudes, l’Occident ne souffre que de fièvre médiatique. Cependant rien de ce qui est humain ne peut nous être étranger, que ce soit l’horreur des guerres ou la contamination par des virus.