par Luc Grandsimon | Nous avons eu droit à une visite guidée de l’entreprise Savoy Verre, basée à Forel, avec les explications de son directeur Eric Savoy. D’imposantes machines s’affairent avec minutie dans un hangar grand de plusieurs mètres alors que nous le parcourons.

Un planning au jour près
L’organisation ici est vitale. Tout d’abord, dans la matière première: des plaques de verres de 3,20 m par 2,50 m sont disposées par ordre d’épaisseur et de genre. Celles-ci sont rangées dans 52 tiroirs selon l’épaisseur et le type de verrerie. Une caisse peut contenir de 18 à 22 plaques de verre pour un poids total d’une tonne 8. Et du choix, il y en a! Jugez plutôt: verres feuilletés de sécurité pour les barrières de balcon et les montées d’escalier, des verres couleurs ou feuilletés, des verres dépolis à l’acide, des miroirs, des miroirs de couleurs, des miroirs antiques, des miroirs bronze, le verre gris, des verres matés, des verres extra-blancs matés, les verres extra-blancs transparents… Le verre soufflé à la bouche vaut entre 300 et 400 francs le mètre carré!
Le planning d’organisation des découpes journalières se fait en fonction du type de matériau.
«Le lundi, on ne fera que du miroir. Le mardi, ce sera du verre. Le mercredi uniquement des verres matés ou feuilletés. Le jeudi, on travaille toutes les gammes des verres spéciaux comme les verres feux pour les cheminées qui résistent à des chaleurs allant jusqu’à 800 degrés. Finalement, le vendredi, on s’occupe des découpes des verres cathédrales, on en possède un stock énorme. C’est un verre qui est de moins en moins utilisé mais nous serons bientôt les seuls à en stocker et donc à en proposer ».

«Chaque pose est différente»
Ne croyez pas que l’entreprise Savoy Verre est «juste» une entreprise de découpe de verres, c’est aussi des artistes et des poseurs. «Nous avons pas mal de particuliers qui veulent que nous nous occupions de leur salle de bains. Nous pouvons utiliser des verres sablés qui permettent de faire des motifs selon les goûts des clients, par exemple, des cabines de douches. Nous pouvons ainsi graver, grâce à une habile technique de variation de pression, des phrases comme des pensées matinales que nous suggèrent les clients.»
Eric Savoy est ébéniste de formation. Le hasard des choses a voulu qu’il travaille dans le verre. Cela fait maintenant 25 ans qu’il est dans cette branche. Il est titulaire d’un diplôme d’expert en vitrerie. C’est toujours avec passion qu’il parle de son métier. «On ne cherche pas à remplacer les verres cassés, on préfère construire. Mais nous travaillons quand même avec quelques régies pour des réparations urgentes. Nous sommes les plus rapides et les plus compétitifs. C’est une sacrée expérience de venir poser une séparation de balcons à l’aide de camion-grue ou de tapisser le plafond entier de miroir d’une piscine. De par ma formation d’ébéniste, je préfère les travaux en intérieur. Je trouve cela plus intéressant pour les ouvriers aussi.» Mais pourquoi le verre ne se brise pas lors de la découpe automatique? La réponse est simple: l’eau. Ce qui fait fendiller le verre, c’est la différence de température. Lorsque la mèche qui découpe le verre le fait chauffer, celui-ci risque de se casser. On refroidit le tout avec des injecteurs d’eau. Quand nous demandons à Eric Savoy s’il y a une date limite de conservation du verre, il nous répond avec un sourire: «l’effet de mode» est la seule date limite.
Le cap des 10 ans d’activités est un moment important dans la vie d’une société. Pour fêter cela, l’entreprise Savoy Verre organisera des portes ouvertes l’année prochaine, mais nous reparlerons de cet événement en temps voulu.

Savoy Verre Sàrl
Route de l’Industrie 3, Forel (Lavaux)
Tél. 021 946 07 70
Fax 021 946 07 79
Mail: info@savoy-verre.ch