Les arches de Noé du XXIe siècle
par Danielle Bouvier | Il y a deux ou trois décennies les écologistes combattaient les zoos parce qu’ils estimaient les animaux plus heureux dans leur environnement naturel. Depuis, avec la disparition d’espèces animales causée par l’homme, la situation s’est bien compliquée. Les parcs animaliers si décriés sont devenus aujourd’hui le seul recours pour la survie et l’avenir des espèces menacées dans leur espace vital qui se rétrécit comme peau de chagrin. Si certaines espèces ont hélas déjà disparu, des centaines d’autres sont condamnées avec la raréfaction, voire la totale destruction de leurs écosystèmes. De plus, le braconnage à fins commerciales (crânes et mains de singes, ivoire, peaux de croco, fourrures) ou encore pour des croyances ancestrales quant aux vertus de la poudre de corne de rhinocéros ou des ailerons de requins, pour ne citer qu’eux, font payer un lourd tribut au monde animal. A se demander qui est le plus «bestial» sur cette terre – à ce titre nous avons bien déjà les requins de la finance…
Ainsi les zoos sont devenus les arches de Noé de notre siècle, n’en déplaise à certains détracteurs, car aujourd’hui ce ne sont pas seulement quelques espèces animales mais bien un nombre en constante progression qui est condamné dans un proche avenir si nous ne faisons rien. Les parcs animaliers ont aussi un rôle d’éducation, ils sont pour certains visiteurs l’unique prise de contact avec le monde animal et les seuls endroits où l’on peut prendre conscience de son extinction. Nous avons la chance dans notre région de pouvoir profiter d’un magnifique zoo et tropiquarium; nous vous présentons dès cette semaine et en plusieurs volets les hôtes de cette microsociété où règnent avant tout respect et protection des espèces, fer de lance de ses deux directeurs qui participent au Programme européen d’élevage (EEP).
Plus que jamais le sauvetage des espèces les plus menacées passera par les parcs zoologiques, qui deviennent les sanctuaires pouvant permettre leur retour à la nature. Grâce à l’engagement et les actions des zoos de nombreuses espèces ont déjà pu être préservées; ils pourraient bien détenir une part du futur de notre planète.