Le tapis de mousse
Sari | Au bout d’un moment, Arthur, qui contrôlait toujours l’heure, nous dit qu’il serait plus raisonnable, si on voulait terminer notre parcours, de retourner au sentier balisé, ce que j’ai fait à contrecœur.
Après une bonne demi-heure de marche, nous nous sommes rendu compte qu’on tournait en rond. Nous nous étions perdus.
Dans un passage étroit il y avait un sentier qui menait vers un tapis de mousse; j’ai proposé de le suivre. Nous nous sommes déchaussés pour sentir ce velours qui nous chatouillait la plante des pieds. La fatigue se faisait sentir malgré tout, nos pas devenaient lents et une fine pluie s’est mise à tomber. Les pins parasols, châtaigniers, rhododendrons et azalées qui se dessinaient dans ce beau décor n’avaient plus le charme du début de notre périple.
La montée devenait raide, nous marchions comme si nous escaladions l’Himalaya. Soudain un épais brouillard laiteux nous barra la route.
– Ça alors, s’est exclamé Fritz. Jamais vu ça de ma vie…